Le capitaine Moussa Dadis Camara était plein de rage ce 18 janvier quand son conseil, Me Jocamey, lui a posé des questions sur la présumée présence à la piscine Marocana à Dixinn le 28 septembre 2009 ou encore sur Kaléa. Faut-il le rappeler, Kaléa, c’est le centre de formation situé dans la préfecture de Forécariah où il y a de nombreuses recrues en 2009. Celles-ci, supposées être proches de Dadis, sont accusées d’avoir commis le massacre au stade le 28 septembre avec des bérets rouges de la garde présidentielle.
Moussa Dadis Camara a juré n’avoir aucun lien avec le Colonel Bienvenu Lamah, Directeur du centre de formation militaire de Kaléa au moment des événements du 28 septembre 2009: « Le colonel Bienvenu Lamah était instructeur à Kaléa avant mon arrivée au pouvoir. Monsieur le président, je peux jurer sur tout ce qui m’est cher, s’il y avait un lien entre Colonel Bienvenu et moi bien avant la prise du pouvoir, que Dieu me détruise, qu’Il nuise à toute ma progéniture. Le Colonel Bienvenu Lamah, si ce n’est pas ici que je l’ai connu, quand bien même il était à Kaléa, s’il y a eu échange, je le jure, que le Seigneur Jésus Christ maudisse toute ma génération. Je n’avais pas besoin, monsieur le président, de le faire. On ne blague pas avec ça, monsieur le président. Je le ferai parce que je suis avec Dieu. Vous ne pouvez pas être dans mon cœur monsieur le président… »
Sur sa prétendue présence à Marocana, le jour du massacre, le capitaine Dadis a aussi juré sur toute sa génération : » Monsieur le président, si je suis aujourd’hui devant vous, ce n’est ni ma puissance. C’est Dieu. Pour avoir servi cette nation, monsieur le président, parce que ce que je vais faire, monsieur le président, ce n’est même pas ma vie, c’est la vie de mes progénitures, monsieur le président. Je ne suis pas un fou. Si je commets quelque chose, je l’assume. Je ne peux pas compromettre mes enfants et ma progéniture, monsieur le Président. D’où par conséquent, contrairement…, je le jure sur mes progénitures, si l’affaire de Marocana est vraie que Dieu me détruise, que Dieu maudisse toute ma génération, que le Seigneur Jésus Christ maudisse toute ma génération. »
Le président du tribunal lui a demandé à plusieurs reprises de ne pas jurer, mais Dadis l’a fait. Voyant qu’il ne lui obéissait pas, le juge Tounkara a suspendu l’audience, le laissant parler seul.