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Affaire Khashoggi : la liberté de la presse face aux interêts économiques

Avant que les enquêtes ne reussissent à définitivement lever un coin de voile sur les vrais commanditaires du meurtre du journaliste saoudien, Khashoggi, dans l’enceinte du consulat de son pays à Istambul en Turquie, le monde se fait maintenant une certaine idée du motif de son assassinat. 

Khashoggi etait un intraitable journaliste. Ses critiques à l’égard de la monarchie saoudienne avaient une résonance dérangéante, étant donné qu’il était un des éditorialistes du journal americain, le Washington Post. Il passait aussi sur les chaînes de télévision, suivies un peu partout en Arabie. 

Vu d’Arabie Saoudite, il avait depassé les limites de l’acceptable, d’où son élimination physique par ceux qui n’étaient plus prêts à pardonner sa liberté de ton. C’est la liberté de la presse qui prend ici un coup fatal. C’est aussi l’idéal d’un monde libre où les gens sont libre de s’exprimer qui s’ebranle.

La  réaction finale du monde occidental face à cette barbarie d’un autre âge est attendue, d’autant plus qu’une partie de l’opinion internationale se demande si les gouvernements occidentaux n’auront pas tendance, dans la gestion de cette affaire, à privilegier leurs interêts économiques avec l’Arabie Saoudite, richissime partenaire à conserver.

Telle fut de toute façon la démarche du président américain, qui dans un premier temps, a jugé la version officielle saoudienne crédible avant de faire marche arrière, et de révoquer les visas d’entrée sur le territoire américain, émis en faveur des personnes mises en cause dans cette affaire. 

Pour Donald Trump, il n’était pas nécessaire, à cause de cette affaire, de remettre en cause avec son partenaire saoudien, les juteux contrats de livraison des armes qui allaient procurer des millions d’emplois aux américains. Les autres pays européns, la France et l’Allemagne en particulier, sont restés un peu plus prudents.

Quoiqu’il en soit, si le meurtre de ce journaliste reste sans suite, ce serait un signal encourageant envoyé à tous les dictateurs du monde qui ne tolèrent pas la libérté de la presse. Un signal que les journalistes encombrants peuvent être liquidés sans inquiétude.

Cependant, si toutes les conséquences de ce crime sont tirées, les gens qui prennent le risque de porter haut, leurs idées, pour nourrir le débat démocratique seront reconfortés. 

Le monde libéral est aujourd’hui observé de très près dans le dossier Khashoggi. Il doit faire un difficile choix entre la préservation de ses interêts économiques en Arabie Saoudite et la défense des valeurs de justice.

Par Youssouf Sylla, analyste-juriste à Conakry 

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