Jamal Khashoggi avait-il perdu de vue que ses critiques envers la monarchie saoudienne est un crime de lèse-majesté ? Tout semble le faire croire puisqu’il est entré en dissidence bien avant de faire le nécessaire pour couper le cordon ombilical administratif, à moins qu’il ne pensât que gratter avec le Washington-Post était un bouclier à toute épreuve. Faut-il rappeler que le Washington-Post est ce canard qui avait provoqué l’impeachment de Richard Nixon, dans l’Affaire du Watergate (1973).
Dernièrement, l’incarcération d’un activiste des droits de l’homme avait causé un grave incident diplomatique entre le Canada et l’Arabie Saoudite et pour empêcher que les Saoudiens ne viennent faire parade à la Francophonie et éventuellement postuler à l’organisation d’un sommet de l’OIF, par opposition, par orgueil et pour une place au Conseil de Sécurité, le Canada a lâché Michaël Jean.
Le refus des étudiants saoudiens au canada de suivre le Prince Mohamed Ben Salman (MBS) était un premier échec lourd de conséquences, en ce sens que les réformes dont il se prévalait et qui lui ont fait se mettre à dos des adversités internes, n’étaient plus suffisantes pour lui donner le quitus d’être dans le monde fréquentable.
Si, en plus de ce désagrément, il y a un journaliste oublieux et désinvolte, qui passe son temps à lui tirer le tapis sous les pieds entre tout seul dans la gueule du loup, on ne sait ce qui s’était passé.
Recep Tayyip Erdogan, lui, semble faire croire qu’il a tout vu et tout entendu, d’autant que Khashoggi était entré au consulat saoudien avec une montre connectée, dont les enregistrements ne seraient connus que de lui. Même si Donald Trump était au courant, il ne veut pas être au courant. Circulez ! Il n’y a rien à dire ! Les Saoudiens, qui avaient tout nié au début, sont de jour en jour accablés par des questions sans réponse. Comment est-il mort ? Où est le corps ?
De folles et effroyables hypothèses et supputations ont été émises, d’autres encore plus inimaginables seront soutenues si le corps n’est pas vu. Si Erdogan ne peut pas montrer là où est le corps, il a un sujet sur la venue des quinze Saoudiens à Ankara. Ce sujet a été mis sur la table le mardi 23 octobre. D’ici-là, MBS ne dort pas sur ses deux oreilles.
Certains pensent que la succession de MBS au trône se joue dans cette affaire. Erdogan a placé la barre au pinacle et ne peut plus faire marche-arrière. Donc, aucun marchandage n’est plus possible dans cette situation on ne peut plus embarrassante.