Le propriétaire du garage Portos situé à Coléah- Lansébounyi, dans la commune de Matam, a été délogé le jeudi 19 avril par un huissier de justice avec le concours de la gendarmerie nationale. Ibrahim Sall, alias ‘’Portos’’ dit avoir subi une décision de justice sans préavis. Il crie à la magouille et accuse la Direction générale du Patrimoine Bâti de soutenir son adversaire qui est un ressortissant libanais qu’il a hébergé en 2001. De son côté, le Patrimoine Bâti s’inscrit en faux contre ces accusations et indique qu’elle ne peut rien face à une décision de justice.
«J’ai hébergé un Libanais en 2011. En octobre 2016, je lui ai donné un préavis pour qu’il quitte les lieux. Donc depuis lors, il menait des démarches auprès du patrimoine Bâti. Ils m’ont convoqué pour me dire de quitter le local parce que j’ai sous-loué le domaine. Mais, je leur ai expliqué que c’est juste un argument qu’ils ont trouvé pour me retirer la place et la céder au Libanais. Par la suite avec le concours de l’ancien gouverneur Mohamed Diop, le patrimoine Bâti a proposé de diviser le lieu en 2 parties pour que chacun de nous occupe une partie. Une proposition que j’ai acceptée à condition qu’un mur de séparation soit mis. C’est ce que j’attendais quand les gendarmes sont venus me déguerpir», dénonce Ibrahim Sall avant d’accuser la justice d’avoir tranché dans ce contentieux en faveur du Libanais.
« Franchement, les mots me manquent. Je ne me sens même plus chez moi. Sinon, je ne comprends pas comment on peut me déguerpir de mon lieu de travail à cause d’un étranger que j’ai d’ailleurs hébergé. Le Libanais a prouvé qu’avec l’argent, on peut tout obtenir en Guinée. Imaginez, il a même réussi à acheter mon avocat qui m’a trahi et lui a aidé dans ses démarches. Donc à partir de l’instant, je n’ai plus foi en cette justice », a fustigé Portos, tout dépité.
«Personne n’est au dessus de la loi. S’il s’agit d’une décision de justice, on y peut rien», a rétorqué Mounir Cissé, le Directeur général adjoint du Patrimoine Bâti au téléphone de Guinéenews. Par la même occasion, il a apporté des précisions concernant ce dossier qui est sous litige depuis avant leur nomination (celle du DG et DGA, NDLR) à la tête du Patrimoine Bâti.
«J’ai trouvé cette affaire en cours à ma prise de fonction. C’est une décision de justice qui a été exécutée par la gendarmerie. Si M Portos dit que c’est le Directeur général, qui est actuellement en mission à l’extérieur du pays, a été complice de la cession du domaine au Libanais, je m’inscris en faux.
C’est très loin de la réalité. Parce que le directeur est ami à monsieur Portos. Le Directeur a même tenté d’approcher Portos pour trouver une solution par plusieurs fois. L’ancien gouverneur de la ville de Conakry, monsieur Mohamed Diop est témoin. Même je me suis impliqué pour que Bouba, un des fils de Portos, soit élargi. Je crois que celui-ci a été détenu à la gendarmerie pour avoir tenu des propos dangereux hier au moment de l’exécution de la décision. Mais comme personne n’est au-dessus de la loi, on ne peut rien faire», explique pour sa part M. Cissé.
Poursuivant, le DGA du Patrimoine Bâti a précisé que Ibrahim Sall Portos ne s’acquittait plus convenablement du contrat de location qui le liait au patrimoine Bâti. Il serait redevable d’une importante somme d’argent vis-à-vis du Patrimoine Bâti.
«Portos en question ne payait plus la location correctement. Ce qui fait qu’il est redevable au Patrimoine Bâti à hauteur de 60 millions de francs guinéens. En plus, il y’a un règlement chez nous qui dit qu’une personne qui a un contrat avec le Patrimoine, n’a pas le droit de faire la sous-location. Car, cela est synonyme de résiliation de contrat. Et n’empêche, Portos a fait la sous-location avec le Libanais qui est connu de tout le monde », a révélé le DGA du Patrimoine Bâti.
Ce garage servait aussi de lieux de stage à plusieurs étudiants de l’ENAM et de l’université Gamal Abder Nasser de Conakry.
Et depuis ce déguerpissent de Portos, cette affaire continue d’alimenter les débats à Conakry notamment avec la vidéo du Reggeaman Elie Kamano qui fait le buzz sur la toile.