Dernières Nouvelles de la Guinée par les Guinéens
Pub Elysian
CIAO

Affaire Foniké et Ibrahim Diallo : les activistes s’en tirent les braies nettes (Éditorial)

Les leaders du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) Oumar Sylla dit Foniké Manguè, Ibrahim Diallo et Saikou Yaya Baya, viennent d’être renvoyés « des fins de la poursuite ». Donc déclarés non coupables des chefs d’accusation de « participation délictueuse à un attroupement illégal, coups et blessures et destruction d’édifices publics et privés » qui pesaient sur eux. Un verdict qui sonne comme une délivrance pour ces militants prodémocratie. Quand on sait qu’ils ont passé près de dix mois en détention à la maison centrale de Conakry.

Ce verdict du tribunal de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, vient mettre un terme au long purgatoire de ces activistes du FNDC. A la grande satisfaction d’une bonne frange de l’opinion acquise à leur cause.

Le pouvoir de Conakry ne devrait d’ailleurs pas en rougir. Vu que leur détention prolongée pour des raisons inavouées était devenue un caillou dans les godasses de la junte. Cette dernière avait tenté une parade digne de ponce pilate en se défaussant sur l’appareil judiciaire, au nom du sacro-saint principe de séparation des pouvoirs. Afin de se dédouaner de toute immixtion de l’exécutif dans le champ judiciaire.

Même si au bout du compte, il a fallu que le ministère de la Justice torde le bras aux magistrats chargés d’instruire le dossier, pour élargir les activistes de la société civile. Suite à une doléance des chefs religieux, impliqués dans le processus de médiation entre le gouvernement et les forces vives.

Mais pour éviter d’être des dindons d’une farce judiciaire, les camarades Oumar Sylla alias Foniké Manguè, Ibrahim Diallo et Saikou Yaya Barry, (ce dernier bien qu’absent du pays pour des raisons de santé), ont réclamé la tenue d’un procès en bonne et due forme, pour chasser le doute sur leur innocence.

Et lever définitivement l’épée de Damoclès judiciaire, suspendue au-dessus de leurs têtes. In fine, la cour a conclu à un renvoi des prévenus des fins de poursuite. Un verdict qui confirme leur innocence. De quoi apporter de l’eau au moulin des détracteurs de la justice, qui voyaient dans cette affaire, une simple cabale judiciaire, dont le but était de museler les opposants à la junte.

Il conviendrait de noter que lors de leurs dépositions, le duo Foniké Manguè et Ibrahim Diallo ont saisi l’occasion pour tailler des croupières à la justice guinéenne. Parlant d’un simulacre de procès, qui n’était à leurs yeux qu’une représentation théâtrale.

Cela ne pouvait que rappeler l’univers kafkaïen dans lequel les Guinéens continuent de vivre depuis la première république. Avec une justice inféodée à l’exécutif.

Les autorités de la transition ont promis certes de vaincre le signe indien de cette soumission de l’appareil judiciaire aux désidératas de l’exécutif. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres.

A l’allure où va le train, sortir des sentiers battus, ne sera pas pour demain. Mais il faut tout de même se réjouir de la fin des ennuis judiciaires de Oumar Sylla alias Foniké Manguè, Ibrahima Diallo et Saikou Yaya Barry. Qui s’en tirent les braies nettes.

Même si aux dernières nouvelles, le procureur près ledit tribunal tente un baroud d’honneur, en interjetant appel de la décision prononcée par la cour. C’est aussi ça la machine judiciaire, qui est toujours en quête de grain à moudre.

vous pourriez aussi aimer
commentaires
Loading...