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Affaire du gendarme accusé du meurtre de trois jeunes sur l’Axe : le juge ordonne les plaidoiries et réquisition, la partie civile désiste

Les débats sur l’affaire du gendarme Ibrahima Baldé, accusé du meurtre de trois jeunes pendant une manifestation organisée par le FNDC en octobre 2022, se sont poursuivis ce lundi 23 octobre avec la comparution de deux collègues de l’accusé.

C’est Aboubacar Keïta, commandant d’unité ce 20 octobre 2022, qui a été le premier à comparaître en tant que témoin. Pendant son audition, ce lieutenant  de la gendarmerie a expliqué : « Ibrahima Baldé est mon subordonné, mais moi je n’étais pas là-bas. Je ne l’ai donc pas vu tirer. C’était le 20 octobre (2022) pendant une manifestation. Mon équipe a été déployée à bambeto. On avait aucune possibilité de s’y rendre. On a donc prit l’autoroute pour se rendre à Bambéto via l’aéroport. Ce jour là, à Hamdallaye et à Cosa, il n’ y avait aucun passage. Ce jour j’ai vraiment eu peur parce que je n’avais jamais vu la ville envahi par les manifestants comme cela. A 11 heures, on a vu un tireur dans la foule. Le seul moyen c’était de se mettre à l’abri. Le magi chef Baldé est allé nous approvisionner en gaz lacrymogène. Après à 18 heures, nous sommes rentrés en empruntant la même voie sur l’autoroute. Après j’ai vu une vidéo de lui circulant sur le Facebook et je l’ai appelé pour lui demander. Il m’a répondu qu’il a également vu la vidéo circuler. Il m’a dit qu’il est allé approvisionner l’unité en gaz lacrymogène. C’est au retour qu’il a rencontré le tireur qui le tirait dessus et il s’est  mis à l’abri avant de  riposter. La première chose que j’ai fait c’était de consfisquer son arme et attendre les premières décisions. C’est tout ce que je connais dans cette affaire », a t-il expliqué.

L’accusé était-il autorisé à sortir sur le terrain avec une arme ? Lui a demandé Me Thierno Souleymane de la partie civile.

Le temoin a répondu en disant que la Loi 009 autorise de facto l’arme au maintien d’ordre et que cette arme est individuelle. « Officiellement,  notre équipe n’était pas armée. Entant que commandant, ce jour je n’ai jamais donné l’ordre de tirer. Tout agent assure la protection de son chef en maintien d’ordre. C’est pour que quand son chef réfléchit qu’il fasse attention aux côtés. L’arme dont on fait allusion, je ne l’ai pas vu de mes yeux. Je n’ai pas donné l’ordre d’aller avec une arme non plus », a t-il ajouté.

A son tour,  l’avocat de la défense a posé la question à savoir si on a besoin d’un ordre pour riposter. Le témoin a répondu par la négation.

Reprenant la parole, l’avocat de la partie civile a sollicité que pour la manifestation de la vérité, qu’un transport judiciaire sur les lieux  pour permettre d’apprécier les faits afin de tirer une conclusion de ce qui s’est passé.

Une demande a la quelle s’est opposé le ministère public qui estime qu’il n’ y a pas cette  nécessité. « Nous sommes tous là pour la manifestation de la vérité . J’avais dit que la comparution du lieutenant Aboubacar Keïta n’était pas nécessaire. Nous ministère public avons plus de responsabilité dans une procédure que n’importe quelle partie. C’est pourquoi par manque d’éléments nous avons orienté le dossier devant un cabinet de juge d’instruction. Il y a de cela 5 mois, il n’ y a aucun indice à trouver. Même les parents n’étaient pas présents, ils ont déclaré que ce sont des gens qui leur ont dit. Quand on y va, qui est ce qu’on va interroger ? Il n’y a pas nécessité . Le transport judiciaire sollicité par la partie civile n’est pas opportun à cette étape de la procédure », a dit le substitut du procureur Mamadou Hady Diallo.

S’exprimant dans la même logique que le ministère public, l’avocat de la défense a estimé que cette demande de la partie civile est dans le seul but de retarder la détention de son client. Il a donc demandé au tribunal de rejeter cette demande d’autant plus que les autres demandes n’ont servi à rien.

Sur la question, le tribunal a supposé que les pièces versées dans le dossier sont suffisamment exploitables. Il a alors  renvoyé le dossier au 6 novembre pour réquisitions et plaidoiries.

L’avocat de la partie civile se retire

Non satisfait de la décision du tribunal de s’en passer du transport judiciaire, l’avocat de la partie civile a décidé de se retirer du dossier.« Nous avons décidé de ne plus nous associer à la procédure en cours. Nous ne viendrons pas plaider. Nous allons attendre une première décision et nous allons faire une déclaration d’appel contre la décision qui sera prise. Et si effectivement il y a la volonté à ce que la procédure soit faite correctement, ça se fera à la cour d’Appel. Sinon, comme les parents des victimes l’ont dit, ils préfèrent se contenter de la justice divine…Au delà du refus du transport judiciaire, vous avez suivi depuis le début , le parquet est là pour poursuivre, mais si il constitue justement un élément d’obstacle au niveau de la manifestation de la vérité, nous partie civile nous défendons nos intérêts.  Si nous constatons que la procédure n’est pas objective , nous n’avons absolument aucun intérêt de cautionner une telle chose. Et c’est la raison pour laquelle que nous désistons. Tout ce que nous voulons c’est que les dispositions légales soient appliquées. Mais si on nous traite de mauvaise foi parce que nous voulons que la vérité jaillisse, dans ce cas vaut mieux ne pas s’associer  », a dit Me Thierno Souleymane.

 

Thierno Ibrahima Baldé, avocat

 

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