Cheick Touré n’est plus à présenter, c’est la tête de Turc de la révolte au port autonome contre la concession ou la cession du port à la société Albayrak de Turquie. C’est l’un des plus farouches défenseurs de la souveraineté d’un patrimoine national et de la transparence dans la passation des marchés publics.
Seulement, Cheick Touré a outrepassé ses prérogatives d’homme de tête et leader d’opinion. Il s’est jeté dans le piège que l’on lui a tendu en mordant et à la grappe et à l’hameçon de requin mal appâté. Il n’y a que la fougue dans l’inexpérience qui peut faire tomber dans le piège du « Fake news», qui dit que le fils de Alpha Condé a 30% de part dans ce contrat éreutophobe.
La presse ne cesse de relayer que personne ne connait le fils de Alpha Condé, que personne ne l’a en photo. Si Alpha pariait cent mille dollars sur l’as, on saura où retrouver une belle photo prise lors de la dernière réunion du gouvernement Jean-Marie Doré avec le groupe de contact, en 2010. Une anecdote amusante : ce jour-là, Alpha pas encore président, était avec toutes les personnalités, il bavassait avec le général sénégalais, avec les ambassadeurs et finalement, il se retrouve avec Ibn Chambas devant quelqu’un, qui leur montre l’appareil. C’est Alpha, lui-même, qui dit d’attendre, et il s’est mis à rectifier l’habit de Ibn Chambas et vis-versa. Après s’être cherché des pellicules et poussières, juste au moment que le photographe voulait les fixer, voilà un jeune homme d’une quarantaine d’années qui vint en courant pour se coller au côté droit de Alpha Condé. Le photographe baissa l’objectif et voulut signifier au jeune impertinent d’attendre, mais il a souri si sympathiquement que le photographe n’avait pas trouvé à redire pour un beau cliché à trois ; ce jeune homme avait tous les traits de quelqu’un qu’on appelle maintenant «Dady». Ne serait-ce pas lui Mohamed Alpha Condé ?
Revenons à nos moutons. Cheick Touré ne peut pas être appréhendé par autre chose que par le fait d’avoir mordu à pleine dent dans la pomme empoisonnée. Dire devant une population du port surexcitée que le fils de Alpha a 30% de part dans la cession du port pour galvaniser le mouvement de contestation, a été une erreur fondamentale pour un syndicaliste. Le fait de diffuser une fausse information ou une information sans preuve fait perdre de crédibilité au mouvement syndical, cette grogne n’avait pas besoin de fioritures et de superfétatoire : si le contrat n’est pas mis à la connaissance du peuple, sa souveraineté est confisquée. Démettre dans ces conditions celle qui a signé et celle qui a cacheté est sans effet, même la démission du ministre d’Etat des Transports n’y fera rien. Sauf que ce serait une mort politique humiliante pour Zagamor, c’est le contenu du contrat qui est la pomme de discorde. Mais, au fait, qui a ordonné, supérieurement, au ministre des Transports qui, par esbroufe, a fait signer les deux dames, pour les démettre en fin de compte ? Elles ont le droit de crier à l’injustice !
Cheick Touré va passer quelques jours de tranquillité à la DPJ, logiquement, pour ‘’diffamation’’, ce qui ne gâte rien à sa détermination de continuer sa lutte pour le port, à sa sortie. Que prévoit la loi sur le délit de diffamation ?