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Affaire 3ème mandat : vers la création d’une plateforme pour faire barrage au projet

La division au sein de l’opposition est une bonne affaire pour le régime d’Alpha Condé. Et certains ont bien compris cela. C’est le cas notamment de Me Abdoul Kabèlè Camara, président du Rassemblement guinéen pour le développement (RGD).

Après avoir rencontré Cellou Dalein Diallo, Me Kabèlè a été reçu mercredi 13 mars 2019 par le président du Parti des démocrates pour l’espoir (PADES) d’Ousmane Kaba. Lors de cette rencontre, les échanges ont essentiellement tourné autour de l’union de l’opposition afin de faire barrage à un éventuel troisième mandat pour Alpha Condé.

« Nous devons nous battre pour provoquer un large rassemblement de tous les patriotes pour la défense de notre constitution, pour assurer l’alternance et dire non au 3ème mandat.  L’essentiel sur lequel nous insistons est un bien commun à nous tous. C’est notre sève nourricière, c’est la colonne vertébrale de l’ensemble du système démocratique », a souligné l’ancien ministre de la Sécurité, devenu opposant.

Lors des échanges, un juriste a expliqué qu’Alpha Condé a une possibilité de passer son troisième mandat sans violer la constitution : « Le problème, c’est que rien ne dit dans la constitution que le président ne peut pas élaborer une nouvelle constitution. S’il passe par cette voie, sa démarche n’est pas une violation de la loi. Ça veut dire qu’il peut passer son 3ème mandat sans violer la constitution. Politiquement il y a problème, mais juridiquement il peut traverser. C’est  cette menace qui est là. »

Cette déclaration a fait réagir tout de suite Me Abdoul Kabèlè Camara : « Il y a problème doctrinal. Les constitutionnalistes ne sont pas tous du même avis. Faire une nouvelle constitution ne veut pas dire créer une nouvelle République. La question est posée. C’est une problématique qui doit être résolue. Deuxièment, faire une nouvelle constitution pour lui permettre d’accéder à un 3ème mandat constitue une fraude à la constitution. Le président peut changer de constitution, mais dans des circonstances bien déterminées. Il est à la veille de son départ, la fin de son mandat. Il est verrouillé par les articles 27 et 154 combinés. S’il change la constitution à l’effet de faire sauter le verrou des articles 27 et 154, c’est que c’est une fraude à la Constitution, il le fait dans son seul intérêt. Et là, le rempart, ce sont les dispositions de la déclaration universelle des droits de l’homme. L’article 37 : la désobéissance civile. Et c’est pourquoi nous devons nous lever pour faire barrage à ça. »

Dans son intervention, le président du PADES, le Dr Ousmane Kaba, a indiqué que la création de la Convergence de l’opposition démocratique (COD) ne vise pas à combattre l’opposition républicaine : « L’objectif du pouvoir c’est qu’il n’y ait pas d’organisation, qu’on soit tous divisés. Donc toute tentative comme la COD met mal les gens à l’aise. Alors on a raconté beaucoup de choses. Certains ont dit que ce sont des gens qui font double jeu. Ce qui n’est pas vrai. D’autres ont dit qu’on veut combattre surtout l’UFDG. Mais ça n’a pas de sens. On ne peut pas être de l’opposition et combattre l’opposition. On a les mêmes objectifs, c’est le pouvoir d’en face, mais certainement pas l’opposition. C’est une aberration. »

Poursuivant son intervention, Ousmane Kaba a émis l’idée de la mise en place d’une nouvelle plateforme pour contrecarrer un éventuel projet de 3ème mandat : « Quand il y a un problème spécifique, prenons le temps de se regrouper pour résoudre ce problème. Pour être pratiques, prenons l’initiative de mettre en place une nouvelle plateforme pour qu’on aille dans les discussions. Que ce soit la COD ou pas. On ouvre une nouvelle plateforme pour dire que tous ceux qui sont contre le 3ème mandat n’ont qu’à venir s’inscrire. Et les leaders s’organisent avec les gens pour dire quelles sont les actions à faire. C’est aussi simple que ça. »

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