Ce mercredi 28 septembre, Guinéenews a promené son micro dans les rues de N’Zérékoré (communément appelée Zaly), ville d’origine de l’ancien président Moussa Dadis Camara dont le jugement a commencé ce jour en compagnie de 11 co-accusés. Les réactions !
David Haba : « Je n’ai rien d’autre à dire si ce n’est pas souhaité que la justice soit dite dans cette affaire. Il faut que la justice soit surtout indépendante. Pour ce qui est de l’emprisonnement de Dadis, je suppose que c’est normal qu’il soit incarcéré avant le début de son jugement. En tout cas, à ma connaissance, quand un citoyen commet une erreur, il doit être en prison avant son jugement ».
Daniel Kolié : « Je suis venu en ville aujourd’hui pour voir ce qui va se passer parce qu’on nous a dit qu’on a emprisonné Dadis. Ce n’est pas étonnant parce que Dadis est un humain comme tout autre. Il peut donc arriver qu’il se retrouve en prison. Mais si ce n’est pas lui qui a ordonné ou commis ces actes, Dieu va l’aider et on verra la suite ».
Aboubacar Sylla : « l’ouverture de ce procès n’a que trop retardé. C’est une satisfaction pour moi de voir cette promesse enfin se tenir. J’attends de voir la justice guinéenne, qui a été longtemps décriée, jouer son rôle d’impartialité pour que les coupables soient sanctionnés conformément à la loi et que les innocents soient innocentés.»
Fassou Goumou : « hier quand ils ont demandé aux gens de se constituer prisonnier, Dadis s’est volontairement levé pour qu’on l’emmène en prison. La procédure continue et nous ne sommes pas inquiets ; on a confiance en la justice guinéenne. Pour le moment, je demande à tout le monde de rester calme […] Vous avez vu qu’il (Dadis) est venu de lui-même pour ce procès. Aujourd’hui, il est en joie, il est content. Même là où il est en prison, il est content. Donc nous qui somme autour de lui, nous ne pouvons pas faire contrairement à sa volonté.»
Me Théodore Loua, avocat : « en matière de droit, lorsque les inculpations sont articulées contre vous et que les accusations pèsent sur vous, le principe primordial est celui de la présomption d’innocence jusqu’à ce qu’une justice se prononce. Mais si les circonstances et la complexité du dossier ne permettent pas de vous laisser en liberté, le tribunal à la latitude de vous placer en détention. Et si les accusations sont articulées contre vous et que vous êtes en liberté, vous devez vous constituer prisonnier au sens de l’article 252. C’est lorsque vous ne vous présentez pas librement, qu’on parlera d’ordonnance de prise de corps. Mais si vous êtes invité librement au greffe de ladite juridiction, je crois que le premier alinéa s’applique. Puisqu’ils se sont présentés librement, l’ordonnance de prise de corps n’a plus sa raison d’être ici. Avant eux, il y a eu des crimes qui ont été perpétrés par les autorités politiques qui ont géré ce pays mais qui n’ont jamais fait objet de poursuite. C’est pourquoi je qualifie ce procès de procès historique. Et qui est aujourd’hui suivi par la communauté nationale et internationale. J’invite donc les juges et les différents acteurs qui doivent concourir à la tenue de ce procès de faire preuve d’habileté à l’effet de démontrer la bonne application du droit pour montrer que les juges et les autres acteurs de la justice sont à la hauteur de l’application de la loi dans l’intérêt du peuple de Guinée ».