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Adéquation de la formation aux besoins de l’emploi : un cadre de concertation s’ouvre à Conakry 

Le projet Booster les compétences pour l’employabilité des jeunes (BoCEJ), qui a démarré en 2015, va être clôturé le 30 décembre prochain. Avec un budget de 20 millions de dollars sur financement du Groupe de la Banque mondiale, le BoCEJ a fait beaucoup de réalisations. Il a réussi à décaisser 90% des ressources qui lui sont allouées, selon Abdoulaye Diallo, gestionnaire du projet.

Ce 13 juillet 2022, un atelier de deux jours sur le cadre de concertation pour l’employabilité des jeunes (CCEJ), organisé par le ministère de la Jeunesse à travers le projdt BoCEJ, s’est ouvert à Conakry. Des partenaires du projet, des cadres du secteur de l’éducation, du secteur privé, prennent part à ce cadre de concertation.

Dans son intervention, Abdoulaye Diallo, gestionnaire du projet BoCEJ, a fait savoir que 47 programmes de formation qui répondent aux besoins du marché de l’emploi ont été élaborés, 79 programmes de formation accrédités par l’Autorité nationale d’assurance qualité (ANAQ), 904 membres des équipes de coordination des sous-projets ont été renforcés. A cela il faut ajouter l’enrôlement de 10 865 jeunes dont 4 478 ont achevé leur formation.

« Nous avons un bilan très élogieux, parce qu’on a fait beaucoup de résultats. Pratiquement tous les indicateurs sont atteints. Pour ce qui est de décaissements, on est à 90%. Ça veut dire que le projet est sur de très bonnes voies », a expliqué Abdoulaye Diallo, avant de demander à ce que le projet soit pérennisé: « Aujourd’hui, tout ce que nous demandons c’est sa pérennisation pour aider les autres  jeunes du pays, parce que la Guinée en a besoin. »

La pérennisation du projet, c’est aussi le souhait de Mansa Moussa Sidibé du secteur privé.

« On a des petits problèmes. Personnellement j’avais tout fait pour que les Gouvernements passés tiennent compte du fait que ce projet est le meilleur projet pendant les dix dernières années, parce qu’il permettait de mettre en place un système qui permettait aux entreprises de réussir rapidement. Mais jusque-là on n’a pas réussi parce que nous avons financé que pour 15 projets, mais malheureusement les jeunes qui sont sortis n’ont pas obtenu réellement l’emploi là où nous le souhaitons. Le projet va finir en décembre. Si nous fermons ce projet-là décembre, ça veut dire que la formation, tout ce qui a été fait passe à l’eau. J’invite donc le Gouvernement à tenir compte de ça, à prendre ce projet. J’invite le Gouvernement à faire en sorte que ce projet se poursuive. »

Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Lansana Béa Diallo, soutient que pour résoudre le problème de l’emploi, ‘il faut que les programmes de formation soient adaptés aux réalités actuelles, donc aux besoin des entreprises: « L’essentiel à faire, c’est l’adéquation avec la réalité qu’on vit aujourd’hui en Guinée, effectivement la réalité des entreprises pour pouvoir répondre à ce grand défi qui est de dire comment est-ce qu’on peut amener les jeunes vers l’emploi, comment est-ce qu’on peut permettre à cette génération qui termine l’université de trouver de l’emploi. La dynamique qui est mise en place à travers le BoCEJ c’est dire que les entreprises doivent pouvoir travailler en partenariat avec les structures de formation pour pouvoir répondre à la réalité qu’on vit aujourd’hui en Guinée. »

Plus loin, il affirme que la Guinée a aussi besoin des cadres techniques pour amorcer son développement socio-économique: « Aujourd’hui la Guinée n’a pas besoin que d’intellectuels. On a besoin aussi des compétences techniques pour amener le pays dans une nouvelle dimension, dans une nouvelle dynamique. Je pense que la structuration des différentes entreprises de formation qui sont en place, en adéquation avec les entreprises, va permettre certainement de pouvoir booster cette dynamique-là. Je pense que le Gouvernement a un vrai rôle à jouer dans cette dynamique. »

En plus de la formation, Béa Diallo pense qu’il faut du suivi, donc de l’accompagnement des jeunes : « On forme souvent des jeunes, mais malheureusement ils ne se retrouvent pas dans le monde de l’emploi parce qu’il n’y a pas un accompagnement qui est mis en place. Encourager aussi les entreprises à prendre des jeunes à travers un booste, qui peut être notamment un booste financier en disant ‘vous accompagnez ce jeune dans une formation que nous avons mise en place, vous le prenez en stage dans votre entreprise et nous l’accompagnons dans un processus qui va pouvoir l’intégrer dans le futur dans votre entreprise.’ Donc je pense qu’il y a une réflexion globale qui doit être menée lors de cet atelier de deux jours. »

Pour le Premier ministre Mohamed Béavogui, le projet n’aura réussi que si au moins 50% des jeunes formés obtiennent de l’emploi : « Nous sommes à un moment où il est temps réellement d’évaluer les résultats de ce projet, parce que le résultat ce n’est pas seulement former des gens. Le résultat c’est que les jeunes formés aient un emploi. Ça, c’est le résultat réel. Les chiffres que nous avons montrent que de ce côté-là, nous avons encore du travail à faire. Le chemin est long pour la création de l’emploi des jeunes. Nous venons de très loin. Donc le processus suivi est tout à fait normal. Ce n’est un reproche à personne. Il faut y aller par étape. Les étapes ont été améliorées. Ces améliorations continuent. Les politiques publiques évoluent. L’amélioration de l’adéquation des besoins de techniciens en connaissance et compétence avec la formation aussi évolue. Maintenant nous devons garder l’œil sur l’indicateur « nombre de jeunes employés ». C’est la priorité aujourd’hui. »

Alors que la fermeture du projet est annoncé pour le 30 décembre 2022, le Premier ministre estime qu’il faut travailler pour relancer ledit projet dans une autre phase: « Nous sommes à quelques mois de la clôture du projet. J’estime qu’avec la Banque mondiale, nous pourrons travailler rapidement pour tirer les leçons et relancer ce projet dans une nouvelle phase en réponse à ce que nous avons appris maintenant.  Ce genre de projets doit être des projets à long terme. »

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