Le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée a, au cours de l’Assemblée générale hebdomadaire de son parti, focalisé tout son discours sur ce qu’il appelle le harcèlement judiciaire dont son parti continue de faire l’objet de la part de la justice guinéenne depuis qu’Alpha Condé est au pouvoir. Dans son allocution, Cellou Dalein Diallo a d’abord fustigé ‘’le deux poids deux mesures’’ de la justice guinéenne avant de répondre à ses détracteurs qui l’accusent de faire de la victimisation. Lisez plutôt :
« Nos adversaires disent que l’UFDG aime se victimiser. Mais, on ne se victime pas. Plus de 90 de nos militants ont été abattus par les forces de l’ordre. L’opinion nationale et internationale le sait. Nous avons enterré publiquement nos morts au vu et au su de tout le monde. Nos militants ont été arrêtés, bastonnés, humiliés, emprisonnés, condamnés arbitrairement depuis 2011.
Vous vous souviendrez depuis le 3 avril 2011, Mme. Traoré, Yari Biriqui, Mariétou, Salématou Soumah qui sont toutes du comité national des femmes du parti, ont été arrêtées, maltraitées, jugées et condamnées. Parce que simplement, ces femmes étaient à l’aéroport pour accueillir leur président. Les militaires qui étaient officiellement affectés pour ma protection entre les deux tours et qui n’avaient jamais été rappelés, ceux qui avaient été rappelés étaient partis, ceux qui n’avaient pas été rappelés ont continué de garder ma maison et le jour de mon arrivée, ils étaient à l’aéroport. Ils ont été interpelés, jugés, condamnés, radiés de notre armée injustement. Il n’y a pas de pire injustice ? Les maintiens d’ordre qui étaient là, ont été arrêtés, jugés et condamnés. Leur seul délit, c’est d’avoir été à l’aéroport pour accueillir le président de l’UFDG. On a tiré sur mon cortège. Djakariaou a été mortellement atteint. Il a été la première victime d’Alpha Condé. Aucune justice. Pour ce cas, une plainte avait été formulée par la famille qui a été accompagnée par nos avocats à la justice. La justice qui a refusé de donner suit à cette plainte.
Tout récemment, pendant la campagne de 2015, on a arrêté 35 de nos cadres à Koundara qui ont été déférés, jugés, condamnés alors qu’aucun militant du RPG n’avait été condamné. Pourtant, il ya eu affrontement entre militants de l’UFDG et du RPG, le jour de campagne de l’UFDG. Ils ont été arrêtés et déférés à Boké. Nous avons été obligés de cotiser pour assurer leur survie en prison.
A Banankoro, des responsables du RPG se retrouvent et décident d’attaquer des responsables de notre parti, 11 maisons ont été incendiés, 3 voitures et 114 motos ont été calcinés, et ce sont des militants de l’UFDG qu’on arrête et qu’on trimbale en justice. Aucun militant du RPG n’a été arrêté malgré la plainte formulée par le parti avec l’appui des avocats. Les deux maisons de Mara ont été incendiées parce que deux jours avant, il a été convoqué par le sotikèmo qui lui a demandé de quitter l’UFDG sinon il aura récolté ce qu’il aura voulu. Pourtant il est autochtone, il est de Banankoro. Mais quand on dénonce, on dit que l’UFDG aime se victimiser.
Lorsqu’on a constitué les délégations spéciales à Kerouané, Komi Touré a été nommé vice-président de la commune par un arrêté du ministre de l’intérieur. Le RPG a dit qu’il ne peut pas être installé. Comme il est de l’UFDG, il n’a qu’à aller au Fouta s’il veut siéger dans une délégation spéciale. L’arrêté du ministre a été signé en novembre 2015. Mais c’est seulement en février 2017 qu’il a été installé. A Banankoro également, jusqu’à présent, Mara n’a pas été installé dans ses fonctions de vice-président de la délégation. J’ai appelé le ministre pour lui demander d’intervenir afin que son arrêté soit respecté, jusqu’à présent, il n’a pas été installé.
A Linsan, 25 de nos militants sont détenus à la prison de Kindia parce qu’on a estimé que l’UFDG ne doit pas diriger la commune de Souguéta. Et pourtant on a écrasé le RPG à Linsan. Des résultats ont été affichés. On a été monté des extrémistes la nuit pour aller s’attaquer aux boutiques des commerçants présumés être des militants de l’UFDG, simplement parce qu’on a gagné les élections. Des maisons ont été aussi saccagées. Le lendemain on arrête les militants de l’UFDG. Aucun militant du RPG n’a été arrêté. Mais grâce aux sages de la localité, on procède à la réconciliation et on demande de cotiser pour reconstruire certaines maisons qui ont été détruites(…).
C’est la même chose à Kalenko, sauf qu’il y a eu des morts là-bas. Après le dépouillement, l’UFDG était à la tête. Les gens du RPG n’étaient pas contents et la nuit ils ont attaqué les boutiques des militants de l’UFDG. Le lendemain, il y a eu une revanche peut être disproportionnée, avec plus de dégâts. Le lendemain on arrête les militants de l’UFDG, 53 au total, pour les mettre en prison. C’est eux qui sont emprisonnés à Faranah(…).
Aujourd’hui, nous avons à Dubréka, à Koundara, à Faranah, à Conakry, à Kindia, partout, des militants qui sont emprisonnés. Nous sommes solidaires de tous.»