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Accord politique du 12 Août : le grand mal des Guinéens

La majorité des Guinéens ont mis trop mollement les pieds dans le plat de cet accord politique. Ils n’ont décrié que le mauvais partage politique au détriment des partis qui n’ont pas de représentation à l’Assemblée Nationale, c’est un fait non négligeable, mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg.

L’aveuglement qui fait tomber les bras est encore plus obscurantiste, parce que cet accord politique est une bombe à fragmentation sociale. Ce n’était pas si simple ni si évident que cela. Les politiques ont tout fait pour diviser la nation, ils font tout pour s’entendre politiquement, tout en sachant pertinemment que la cohabitation dans cette dualité sera explosive.

Les dernières élections communales, sans véritables élections au niveau des quartiers, est un vice dangereux. Aucune commune, aucun quartier n’étant l’apanage d’une formation politique, il faut une entente et un consensus de tous les partis politiques en présence pour diriger. Or, dans cette atmosphère de suspicion entretenue et nourrie, où chaque parti tire la couverture à soi, il suffit d’entendre les harangues dans des assemblées hebdomadaires des partis pour s’en rendre compte, quelle entente ou quel consensus peut-il être possible ?

Si le RPG et l’UFDG s’entendent sur une question, auront-ils l’aval de l’UFR, de l’UFC, du BL, de GRUP et de ceux qui ne font partie d’aucune alliance ? Et si l’un des partis indépendants veut porter un projet fiable et viable, aura-t-il l’assentiment des « grosses cylindrées » ? Ne peut-on pas voir, d’ici, les querelles politiques de la base au sommet ?

 Ce qui est dangereux, c’est de voir les populations s’affronter pour faire accepter ou faire annuler une décision prise par les responsables à colorations politiques autres que la leur ? Le risque de blocage existe, potentiellement. Cela se vérifiera sans délai dès que les bureaux de quartiers vont commencer à fonctionner.

Prenons un exemple pour illustrer le mauvais côté de cet accord, qui est un faux accord : à supposer que les bureaux des quartiers aient toutes les prérogatives pour autoriser ou refuser une construction anarchique, ou la destruction d’un bâtiment sur un passage de l’eau de ruissellement qui provoque des inondations, si un tel cas concerne un membre influent d’un parti influent, il faut en tirer une conclusion. Et si un membre d’un parti est reconnu dans un délit mineur (comme jeter des ordures dans un caniveau ou devant une concession) et mis en arrestation, il n’y aura pas d’intervention et d’arrangement entre les membres coalisés du bureau du quartier au détriment des populations des autres partis indépendants ?

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On explique mal la chose, mais l’exemple des affrontements entre les populations de Mamou sur la mort d’un moto-taximan illustre nos propos, et ce cas n’est pas encore politique, parce que les bureaux des quartiers ne sont pas encore installés, mais des cas pareils risqueront d’être politisés, quand les bureaux seront mis en place.

Actuellement, on parle d’affrontements populaires, plus tard, on parlera d’affrontements politiques. Le risque de propagation de quartier en quartier, pour peu qu’un parti lésé ait des  électeurs mécontents et qui attendaient à croupetons, existe. Comment éviter ce genre d’emmanchement à mille facettes ? L’Administration du territoire aura du pain sur la planche.

Au niveau des communes, les arrangements politiques peuvent passer, mais c’est difficile de faire de même à la base. Il était vraiment préférable de faire l’élection des chefs de quartier, mais l’on a trouvé l’argument fallacieux du manque de magistrats  pour superviser ces élections, les quelques magistrats, auxquels ils ont fait confiance, leur a fait faux bond, boomerang !

Il faut dès à présent réfléchir sur des éventualités.

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