Le code de la route recommande à tout conducteur de toujours bien voir et bien être vu. C’est une condition sine qua non pour une bonne circulation, surtout la nuit ou sous les intempéries. Toute baisse de visibilité constitue un risque potentiel d’accident. Au volant, la vue c’est la vie, dit le slogan. Dans tout le processus de conduite d’un engin quelconque, la vue reste la condition essentielle, déterminante. Le simple bon sens nous permet d’emblée de le comprendre, ne serait-ce que de façon empirique, en attendant de meilleures explications. Mais, il s’agit de bien connaître les limites fixées en la matière.
Une assertion indique qu’en toute chose, l’excès est nuisible. Cela s’applique bien aux phares d’un véhicule. Leur faisceau lumineux est modulable et calibré par le constructeur pour un usage optimum, sans gêner autrui. Il se subdivise en deux temps : le code ou feux de croisement, qui porte sur 30 m et le phare, autrement appelé pleins phares qui éclaire jusqu’à 100 mètres. L’usage de ce dispositif d’éclairage est réglementé.
Pour ne point éblouir ou être ébloui, il est prescrit à tout conducteur de rouler en code dans les centres urbains et au moment de rencontrer un autre véhicule. La portée de ce feu met à l’abri contre tout risque d’éblouissement pendant le croisement. Et ladite manœuvre se passe sans problème.
Par contre, quand c’est la position phares qui est activée, sa longue portée reste une source réelle de danger, à même de provoquer un accident. C’est soit une sortie de route de celui qu’on croise qui se produit ou une collision avec lui. Un conducteur ébloui est un conducteur aveuglé. Il est donc réduit à ne plus rien voir pendant ce laps de temps. Il s’agit là d’un sujet vaste dont on peut longuement parler.
Mais, notre propos porte sur des phares extraordinaires qui sont montés sur des véhicules, surtout des gros camions. On les rencontre, le plus souvent sur les routes de l’intérieur, en rase campagne. Gare à ceux qui les croisent. Ils ont toutes les chances de vivre le plus grand danger de leur vie de conducteur. Nul ne peut fixer par deux fois, lesdits phares. Tellement, leur intensité est forte. Elle dépasse de loin les lampes halogènes de type H 4, dont on s’étonne de la luminosité dans la rue, pendant que leur intensité varie entre 60 et 70 W.
Les populations les désignent sous le vocable de ‘’phares chinois’’. On les trouve en vente libre sur le marché et leurs clients se comptent parmi les chauffeurs qui pratiquent la ‘’guerre des phares’’ la nuit. Ils s’en procurent pour ‘’régler des comptes’’ avec tous ceux qui s’amusent à les titiller de leurs pleins phares, même un seul instant. Ils s’en servent aussitôt pour les ‘’bombarder’’ plein la vue et les aveugler à coup sûr, pendant qu’ils les croisent. On imagine aisément ce qui peut en résulter, quand les deux véhicules roulent à vive allure sur une route sinueuse ou étroite.
Dans les conditions normales, ces phares sont des produits non homologués, donc impropres à la vente et à l’usage. Leur importation et leur montage sur les véhicules sont rendus possibles par le manque de contrôle. Et ces gadgets, en vérité, tuent, malgré que nous ne disposions d’aucune statistique pour le prouver.
Cependant, s’il en était besoin, la gendarmerie routière pourrait nous en dire beaucoup sur les graves préjudices que ces fameux phares causent aux usagers la nuit, sur les routes en rase campagne.
Sont interpellés : le département des transports, pour les dispositions réglementaires à prendre, les syndicats et l’union des transporteurs pour la sensibilisation des chauffeurs et des patrons et les forces de l’ordre, pour la répression à mener systématiquement contre cette calamité.
L’usage de ces feux, hors normes, conduit à des accidents graves, dont les auteurs sont ceux qui les utilisent pour éblouir délibérément les autres et les faire tomber, sans jamais s’en soucier ou s’arrêter, après leur forfait.
Comme si c’était un jeu…mortifère. Il est temps que cela s’arrête !