De l’accident dont il s’agit, nous dirons qu’il n’a pas été assez question dans la presse ou amplement débattu au sein de l’opinion. Au regard de sa gravité, son traitement n’a pas été à l’échelle que nous aurions espérée ou à laquelle nous attendions qu’il soit traité. En plus, on ne l’a pas rapporté exactement comme il s’est produit. Il a été dit qu’il a coûté la vie à six (06) personnes et que c’est un véhicule qui avait heurté un gros porteur. Rien de tout cela n’était vrai. Nous avons mis ces manquements au compte de la fièvre des préparatifs de la fête de Tabaski qui provoque une certaine montée d’adrénaline et des précipitations de tous ordres chez bon nombre de citoyens. Ces aspects sont sans doute pour quelque chose dans ces erreurs.
Nous allons aujourd’hui tenter de revenir là-dessus pour combler ce léger manque, avec les dernières informations fournies par le groupement de gendarmerie routière de Guéckédou, commandé par le lieutenant-colonel Aissata Condé. Il s’agit d’un drame routier qui a produit, contrairement à ce qui a été annoncé, un bilan très lourd de neuf (09) morts dont trois (03) Hommes et six (06) Femmes, vingt-Sept (27) blessés dont douze (12) cas graves et des dégâts matériels très importants sur les véhicules en cause. Ces chiffres, à eux seuls, sont assez illustratifs de la tragédie qu’il y a eu. Ils montrent bien l’étendue de la catastrophe qui est de loin, nous insistons à le répéter, la pire à se produire en zone forestière, de toute l’année. A ce propos, nous avons longuement échangé avec le lieutenant-colonel Germain LAMAH, le commandant adjoint du groupement, et les adjudant-chefs El Hadj Mamadouba CAMARA et Théophile Zèiny MALOMOU, respectivement, secrétaire et agent de constat.
Les trois se sont relayés pour nous parler de ce qu’ils ont vécu. D’après eux, ce drame routier qui s’est produit la nuit aux alentours de 20 heures, a fortement marqué les esprits, de par sa violence et les conséquences qui en ont découlé, au plan corporel et matériel, principalement sur les passagers du minibus. Tenez, entre autres, ils nous ont dit avoir vécu une scène assez pathétique : le cas d’un nourrisson voyageant avec sa mère qui a été trouvé agrippé aux seins de celle-ci, en train de téter tranquillement, pendant qu’elle était morte des suites de l’accident. En plus, d’autres sources nous ont aussi décrit le spectacle dantesque qui a prévalu sur le lieu de la tragédie, où dans la nuit noire, les secouristes bienveillants, seulement éclairés par les lumières des lampes torches, peinent à aider les victimes. Il faut dire que l’accident s’est produit dans le périmètre de la forêt Ziama qui reste encore assez dense, en ces lieux. Le relief est accidenté, avec des collines multiples qui font que la route présente des descentes abruptes et des virages serrés. Tout cela contribue à impressionner, quand s’y ajoutent les cris et lamentations des victimes, les appels à l’aide… Mais aussi, nous dira-t-on, les blessures effroyables qu’ont subi des passagers, que l’œil le plus averti ou le plus endurci ne peut supporter de fixer par deux fois, sans ciller; l’énorme émotion qui étreint et paralyse, quand on est en face d’une situation hallucinante que l’effet de la nuit, ajouté aux appels de détresse et à la douleur imprescriptible, amplifie, marquant le témoin sur les lieux, d’une empreinte indélébile. Pour tout dire, une situation, à la fois, qui tétanise et laisse sans voix !
Selon le lieutenant-colonel Aïssata CONDE, commandant du groupement de gendarmerie routière de Guéckédou, c’est dans la nuit du mardi 05 Juillet, aux environs de 20 heures, qu’est survenu cet accident. Précisément, dans la localité de Balasso, sous-préfecture de Sérédou, préfecture de Macenta, au PK 37, vers N’Zérékoré.
Le rapport d’accident indique que « le minibus, de marque FORD, immatriculé RC-3133-S, conduit au moment des faits par Monsieur Mamadou KEITA, en provenance de Faranah pour se rendre à N’Zérékoré, à son bord des passagers, amorce un virage sur une descente avec une allure vive, perd le contrôle de son véhicule, dérape vers sa gauche, percute au sens contraire le bus fourgon de marque Mercedes, immatriculé RC-9096-T, conduit par Monsieur Souleymane DIALLO en provenance de N’Zérékoré, allant vers Macenta, lequel (mini-bus RC-3133-S) termine sa course contre deux (02) arbres dans le décor, d’où il s’immobilise. »
Et de conclure que « l’excès de vitesse et la circulation à gauche sont à l’origine de cet accident mortel de la circulation routière, infractions au code de la route, prévues et retenues à l’encontre du conducteur du minibus. »