Le Cadre de concertation inclusif a été inauguré le 15 avril 2022 au palais Mohamed V. De nombreuses formations politiques réunies au sein du G58, notamment l’UFDG, l’UFR, mais également le RPG Arc-en-ciel, n’ont pas pris part à cette session inaugurale. Lansana Kouyaté, Faya Millimouno, Siaka Barry et Mamadou Sylla ont fait savoir la raison de leur présence à cette rencontre.
« Il n’y a pas de paix sans dialogue »
Lansana Kouyaté, président du PEDN, a évoqué l’importance du dialogue dans un pays, surtout en période transitoire : « Il n’y a pas de paix sans dialogue. Les interprétations deviennent multiples quand il n’y a pas de dialogue. C’est la raison pour laquelle, ce qui est tangible, c’est ce qui sortira de ce dialogue qu’on a tant demandé. A l’époque, les gens étaient pressés. J’ai dit « attendez que le gouvernement réagisse ». Mais les Guinéens, on veut aller vite, pas forcément dans la bonne direction mais on veut aller vite. »
Parlant de ceux qui ont boudé la rencontre, Lansana Kouyaté soutient que cette attitude est un manque de respect pour l’aspiration des populations : « Opter pour la chaise vide, je crois que ce n’est pas respectueux de ce que les Guinéens veulent. Il faut participer, dire ce qu’on pense et le dire avec sincérité et franchise pour éviter le chaos.«
Pour le président du Bloc Libéral, le Dr Lansana Faya Millimouno, l’inclusivité du cadre de concertation n’est pas un motif valable pour refuser d’y participer : « Nous avons demandé qu’il y ait un cadre de dialogue. Si on ne se parle pas nous ne pouvons pas faire réussir cette période transitoire. Il y a un cadre qui est proposé. Est-ce qu’il est parfait? Rien n’est parfait. Nous avons pensé que le cadre inclusif ne devait pas être une raison de ne pas participer, parce que les grands combats que nous avons menés dans notre pays, les organisations de la société et les partis politiques se sont toujours mis ensemble. Dire parce que tout le monde est autour de la table on ne peut pas venir. Je trouve que ce n’est pas une raison solide. Il y a des questions importantes qui ne concernent pas seulement les politiques. Quand on parle de la Constitution, ça concerne toutes les composantes de la nation. Quand on parle du recensement de la population, de l’organe de gestion des élections, il y a des choses importantes à se dire.«
Quand à Mamadou Sylla, président de l’UDG, lui dira qui aspire devenir président ne peut pas refuser l’invitation du président de la République : « Quand le président vous invite, il faut venir, surtout quand il s’agit de la nation, vous devez être là. Je cherche le pouvoir, si je ne respecte pas celui qui est là aujourd’hui demain quand je vais arriver au pouvoir est-ce qu’ils vont me respecter ?«
Siaka Barry est le seul qui pense qu’il doit y avoir un cadre de dialogue purement politique car la question électorale est éminemment politique : « Moi, je me méfie des fourre-tout. Très honnêtement, je pense qu’une transition de la nature que nous connaissons actuellement est une transition éminemment politique. C’est vrai, il faut réunir tous les Guinéens de toutes les obédiences autour d’une table, mais il doit y avoir un cadre spécifique pour les acteurs politiques, le CNRD et le Gouvernement pour discuter des questions éminemment politiques, parce que la question électorale est une question politique. Je pense que le cadre politique doit être un cadre approprié où nous pouvons discuter entre hommes politiques. »