«Nous invitons le Premier ministre à revoir les textes. Un Premier ministre est censé connaitre les textes. Parler de radiation des enseignants en grève est une violation flagrante de la loi. Voilà pourquoi d’ailleurs il n’est pas bon de nommer n’importe qui à des postes stratégiques. Si jamais il met en exécution ses menaces, il verra d’autres réactions en face…» C’est ainsi que le secrétaire général du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) a réagi aux menaces du Premier ministre. C’était sur les antennes de la Radio Espace ce vendredi matin.
Interrogé sur les dernières propositions du gouvernement, Aboubacar Soumah affirme avoir lu le document du début à la fin, mais pour des raisons de prudence, le SLECG s’est abstenu de mordre à l’hameçon jeté par le pouvoir. « Après trois mois de grève, on ne peut pas arrêter ainsi sans obtenir quelque chose, c’est-à-dire un montant précis sur ce qu’on a demandé ! Alors on a dit au ministre Tibou Kamara de retourner revoir le gouvernement et leur faire part de notre réponse. Et puis de quelles propositions s’agit-il ? Presque toujours les mêmes ! Mise en place d’une commission de réforme de l’éducation, le dégel des salaires, des logements sociaux pour les enseignants, le rétablissement de tous les enseignants mutés pour raison de grève dans leurs droits… »
Pourquoi préfèrent-ils le ministre Tibou Kamara aux autres membres du gouvernement ?
Pour le Secrétaire général du SLECG, le ministre de l’Industrie et des PME inspire confiance. «Nous avons confiance en Tibou Kamara. Il est le seul ministre capable la dire la vérité au Chef de l’Etat. Quand les autres partaient informer le Président de la République que les cours ont effectivement repris et que les enseignants sont classe, c’est lui qui est allé dire ouvertement au Président Alpha Condé que l’école est paralysée dans le pays. Les enseignants ne sont pas en classe. Toutes les informations qu’on lui renvoie ne sont pas vraies… Voilà pourquoi nous croyons en lui. Mais comme ce n’est pas lui qui décide, nous sommes prudents par rapport à ses propositions. On ne les a pas rejetées. Nous voulons quelque chose de précis sur les 8 millions. »
Sera-t-il suivi dans son « ultime » combat quand on sait que les manifestations sont interdites ?
« Nous allons réussir parce que nous agissons conformément à la loi. On ne reculera pas. Nous allons marcher contre la violation de la loi : on ne doit pas remplacer les enseignants par les contractuels, on ne doit pas arrêter un enseignant à cause de la grève. Pourquoi le gel de salaires ? Nous sommes en grève. Donc notre marche est d’office autorisée. Ce n’est pas une marche politique. Et les forces n’ont pas le droit de nous gazer. Nous sommes dans un Etat de droit. »
Qu’en est-il des dissidences au sein du SLECG ?
A cette question, Aboubacar Soumah soutient qu’il y a de l’harmonie au sein de son mouvement. Qu’il n’y a aucun dysfonctionnement. Et que ceux qui ont voulu dévié ou ternir l’image du SLECG ont été mis au pas. Que ce soit à N’Zérékoré ou à Boffa, les gens se sont ressaisis.
On apprend par ailleurs que depuis le début de la semaine, les contractuels ont commencé à percevoir leurs primes.