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Aboubacar Soumah du SLECG très en colère : « Les huit millions ne sont plus négociables »

La situation va de mal en pire entre le gouvernement et le SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée). Le gel des salaires des enseignants pour fait de grève est venu radicaliser la position des syndicalistes.  Dans une salle pleine à craquer, Aboubacar Soumah a déclaré que  les huit millions de francs guinéens qu’ils demandaient comme salaire de base  sont devenus à ce stade non négociables.

Pour Aboubacar Soumah, au lieu que le ministre de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation Mory Sangaré ne se préoccupe de la situation, ce dernier a plutôt préféré procéder au recrutement de certains contractuels venant de l’Ecole Nationale d’Instituteurs et de l’ISSEG (Institut Supérieur des Sciences de l’Education de Guinée) plus certains vacataires, a-t-il déploré, ramassés çà et là pour passer au remplacement des enseignants titulaires. « C’est une violation flagrante des conventions internationales ratifiées par notre pays. On ne doit pas procéder au remplacement d’un gréviste pour fait de grève », a-t-il rappelé, sous les ovations.

Poursuivant, Aboubacar Soumah a accusé le PM Kassory Fofana de fouler le dialogue social au sol alors qu’il en est le garant. « Selon notre Constitution, le Premier ministre est le responsable du dialogue social. Mais très malheureusement, Ibrahima Kassory Fofana est le premier à bloquer le dialogue en déclarant dans les médias que jusqu’en 2020, qu’il n’y aura pas de négociations autour des huit millions que nous réclamons, nous affirmons en conséquence qu’il n’y aura plus de cours jusqu’en 2020 », a-t-il insisté.

Comme le PM Kassory, selon Aboubacar Soumah, a «expressément» violé la loi en gelant les salaires des enseignants, « à notre tour, nous allons aussi violer les principes de négociations ».

Plus loin, Aboubacar Soumah a conseillé les parents d’élèves de continuer à garder leurs enfants à la maison. «Nous avions dit dès au départ que si les parents laissent les enfants venir à l’école, les forces de l’ordre sont prêtes à tirer sur eux. La preuve, un élève de 22 ans a été tué à Koloma. Au Lycée 1er Mars de Matam, dès que les élèves se sont levés contre les enseignants contractuels qui n’ont pas de niveau, ils ont été aussitôt gazés et certains ont été arrêtés. La même chose s’est passée à Sonfonia et au Lycée Kipé. Partout où les élèves dénoncent l’incapacité des enseignants contractuels, les forces de l’ordre sont prêtes à tirer sur eux. C’est pour toutes ces raisons que nous demandons aux parents d’élèves de continuer à garder les enfants à la maison parce que nous ne sommes pas prêts à retourner dans les classes tant ce que nos revendications ne sont pas satisfaites. Même si cela prendra le temps qu’il prendra, jusqu’à 2020…», a-t-il expliqué.

Parlant des écoles privées, Aboubacar Soumah a rappelé cela ne leur concerne pas. Toutefois, il a appelé les enseignants qui sont dans les publics et qui donnent aussi les cours dans les écoles privées de rester à la maison(…). «Le Tchad vient de terminer son cinquième mois de grève. Le Bénin a fait trois mois, le Gabon, la Côte d’Ivoire et le Mali, c’est notre tour de finir avec la précarité dans laquelle nous vivons», a-t-il lancé.

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