Pour que la police routière livre des statistiques partielles d’accidents, en ce moment précis de l’année, indique bien qu’il y a nécessité urgente et pleinement justifiée. Son caractère inhabituel démontre pleinement qu’elle est loin d’être anodine.
Nous savons que chaque pays dresse des statistiques pour le suivi de ses activités essentielles. Mais, la périodicité de leur traitement et/ou publication, est toujours annuelle.
L’exception peut se produire. Comme pour ce cas de figure que nous soulevons. Bien avant le terme échu, les chiffres d’accidents déjà réunis par la direction centrale de la police routière ont atteint la côte d’alerte. Dès lors, celle-ci estime indispensable d’en informer l’opinion. L’objectif visé est double : d’un côté, les autorités compétentes vont prendre des dispositions utiles pour inverser la tendance, de l’autre, les usagers vont changer de comportements dans la circulation.
Ainsi, au courant trois premiers mois de l’année 2021, la direction centrale de la police routière annonce avoir enregistré dans la zone spéciale de Conakry qui abrite huit commissariats spéciaux de police routière, 420 cas d’accidents de la circulation dont les conséquences se répartissent ainsi qu’il suit :
Tués : 37
Blessés graves : 106
Blessés légers : 104
Dégâts matériels importants : 117
Dégâts matériels légers : 140
Véhicules fortement endommagés : 213
Véhicules légèrement endommagés : 199
Motos impliquées : 139
Les infractions à l’origine de ces accidents sont : l’excès de vitesse ; l’inobservation de la priorité à droite ; le non-respect de la distance de sécurité ; la circulation en sens inverse; le dépassement défectueux; le téléphone au volant; l’engagement sans précaution ; le changement de direction sans précaution; le non port du casque protecteur; la surcharge sur deux roues, etc.
Pour le directeur central de la police routière, le fait d’annoncer ces accidents et leurs causes et conséquences, ne vise point à créer une psychose ou un quelconque effet de panique chez les usagers. Il s’agit plutôt d’une alerte pour que chacun prenne conscience du danger.
En tant que gestionnaire d’un service public, il opte pour un échange permanent avec l’ensemble des utilisateurs du réseau routier. Par ce biais, ceux-ci sont informés et sensibilisés sur les réalités de la circulation. Pour le contrôleur général de police Zakaria Camara, c’est la clé de la réussite. Il faut fédérer et motiver tout le monde dans une dynamique pérenne et partagée de lutte contre les accidents.
Sur la même lancée, le commissaire divisionnaire Mory Sangaré, chef de la division statistiques, police judiciaire et fichiers, soulignera le grand souci que pose aujourd’hui la circulation des engins à deux roues. Pour tous les commissariats de police routière de Conakry et de l’intérieur du pays, le constat est le même. Les motocyclistes sont impliqués dans la majorité des accidents qui surviennent.
Il y ajoutera le cas, assez récent, des tricycles de transport en commun, dont les conducteurs encombrent totalement la circulation et exposent les usagers à des dangers énormes. Les pilotes de ces engins ont à l’esprit qu’ils ont le don de l’ubiquité. Ils sont à la fois, au guidon d’une moto trois roues et au volant d’une voiture qui en a quatre. Et ils conduisent comme tel, au gré des circonstances.
Ainsi qu’on le comprend, le problème est réel. Il est surtout d’ordre comportemental et civique auquel il faut ajouter le manque de formation.
A nous d’agir sur nous-même et autour de nous, pour aller dans le sens du mieux-être et mieux-faire, dans la circulation. Il y va de notre sécurité à tous !