Invité ce jeudi 22 avril de l’émission « Mirador » de Fim FM, le leader de l’UFDG Cellou Dalein, contredit les propos du Premier ministre Kassory Fofana sur les crimes commis lors des manifestations politiques, y compris celles qui ont lieu contre le double scrutin législatif et référendaire. Des crimes qui n’ont bénéficié pour l’heure d’aucun traitement judiciaire.
« Ecoutez ! Si ce n’était pas par respect pour vous (les journalistes animateurs de l’émission, ndlr) et vos auditeurs, je n’allais pas répondre à la première question. Parce que ce que le Premier ministre raconte n’a aucune base. C’est une revendication constante de l’UFDG et de l’opposition, que des enquêtes soient menées pour identifier les auteurs des crimes commis lors de ces manifestations. Il n’y a pas eu un seul dialogue politique où on n’a pas revendiqué et obtenu un engagement ferme du gouvernement de diligenter des enquêtes sérieuses pour identifier les auteurs de ce crime. Ce sont nos militants qui sont tués dans les manifestations. Comment voulez-vous qu’on fasse obstruction à la manifestation de la vérité ? Nous voulons que les auteurs soient identifiés et punis conformément à la loi parce que nous avons une responsabilité morale. Nous lançons des mots d’ordre et c’est en répondant à ces mots d’ordre que les gens sortent… Lorsqu’on les tue comme des lapins, nous sommes choqués et nous exigeons la justice depuis 2011, on ne l’obtient pas et on va dire aujourd’hui que c’est l’opposition ou l’UFDG qui refusent à coopérer pour la manifestation de la vérité », a expliqué Cellou Dalein qui se dit surpris par rapport au rétropédalage du Premier ministre Ibrahima Kassory.
« Justement, je ne le reconnais pas ! Lorsqu’on dit qu’Alpha Condé est fort pour transformer les gens, je crois qu’il est effectivement fort. Kassory que j’ai connu qui était d’une certaine droiture, d’une certaine probité, qui était attaché à la valeur…, il ne peut pas dire des choses comme ça. Actuellement, il répète des choses qui plaisent à Alpha Condé. Ce n’est pas possible ! On ne peut pas refuser qu’il y ait des enquêtes. Au contraire, on a dénoncé l’absence d’enquête. Parce que jamais une commission n’a été constituée. Me. Cheick Sako qui a eu l’imprudence de mettre en place une commission d’enquête. Eh bien ! il a été renvoyé par Alpha qui l’a obligé à dissoudre la commission d’enquête. Lors du dialogue qui a eu lieu le 8 juillet 2014, on a revendiqué la conduite des enquêtes pour identifier les auteurs, il a dit que c’est mon domaine et qu’il met tout de suite une commission d’enquête en place. A l’époque, il y avait que 60 morts. Mais comment dire qu’on peut faire obstruction à une enquête déclenchée et si on est si fort pour empêcher la justice de faire son travail étant donné que c’est nous les victimes parce qu’il y a une tendance à prendre les bourreaux pour les victimes et les victimes pour les bourreaux et c’est dans cette dynamique malheureusement que rentre mon ami Kassory. C’est dommage ! Parce que les bourreaux sont connus, les victimes aussi. Je vais vous envoyer toutes les listes des 99 personnes, des 51 personnes avec leurs contacts, mettez une commission et faite un reportage sur les victimes des violences sur l’axe le Prince », s’est-il indigné.