Les travailleurs de la carrière de sable, la plus convoitée de la commune urbaine de Lélouma, sont exposés à des gros risques. Sans aucune mesure de sécurité, ces ouvriers serpentent des différents tunnels qui s’étendent sur de longues distances en quête de la moindre quantité de sable. Au lieu d’extraire le sable à ciel ouvert, ils ont opté pour les tunnels, plus dangereux. Du coup, ces travailleurs s’exposent à de nombreux risques dont les éboulements.
« Je suis chauffeur d’un camion benne et c’est ici que je viens m’approvisionner en sable depuis plusieurs années pour desservir ma clientèle. Parce que c’est la meilleure qualité au niveau de la commune urbaine. Ce que vous constatez ici, c’est le quotidien de ces travailleurs et il en est ainsi dans la plupart des carrières de sable. Ici, le sable est mélangé avec de la terre. Les ouvriers sont obligés de creuser des tunnels pour extraire du sable. Ces tunnels que vous voyez, sont très longs et mesurent des dizaines de mètres sous la terre. Ils utilisent des brouettes et des torches pour extraire et faire sortir du sable. Il fait très obscur à l’intérieur et c’est vraiment un travail risqué auquel ils s’adonnent dans ces carrières. Mais, c’est leur travail et ils y sont habitués », explique Billo Diallo, maître -chauffeur.
Pour en savoir un peu plus sur cette activité à haut risque pourquoi malgré cette dangerosité ils continuent à opter pour cette exploitation dans les tunnels. Pratiquement aucun ouvrier n’a souhaité s’exprimer là-dessus.
Cette carrière située sur des montagnes, présente un environnement quelque peu flippant surtout au sommet de la montagne où a lieu cette extraction du sable. Des trous géants et d’énormes fissures sur le sol complète ce décor massacré par l’homme.
« Vous voyez ces trous et fissures un peu partout, ils constituent les effets de ces tunnels. Si vous avez remarqué, à l’intérieure du tunnel, c’est ce trous qu’on aperçoit. Sous l’effet des poids lourds, la terre s’est affaissée de ce côté. La seule mesure de sécurité qu’ils ont, ce sont des formes de piliers qu’ils laissent pour retenir les fortes pressions sous l’effet du poids de la terre. C’est vraiment risqué. Mais, ils n’ont pas le choix », nous lâche impuissant le conducteur du camion benne.
Faut-il rappeler qu’il y a quelques semaines, les autorités locales ont voulu fermer cette carrière dans le cadre de la protection de l’environnement. Mais, avec cette forte demande de sable pour la construction, elles ont dû finalement reculer sur la mesure.