La fermeture des frontières avec le Sénégal aurait causé une perte de 4 milliards de GNF chez les producteurs de Choux, un légume dont la production a remplacé celle de pommes de terre au Foutah Djallon, notamment à Mali Yembering. C’est la réalité qui nous a été confirmée par les responsables de la chambre préfectorale de l’agriculture de Mali.
Près de trois à quatre ans, ces producteurs se frottaient les mains avec l’écoulement en grosse quantité de choux du côté du Sénégal voisin. Sauf que cette année, ils ont été surpris par la fermeture des frontières qui est intervenue en période de récolte. Depuis, les 23 groupements composé de 441 producteurs de choux de Mali Yembering assistent impuissant au pourrissement de leur produit qui ne trouvent pas de débouchés avec la fermeture depuis plus d’un mois de la frontière.
El Hadj Mamadou Bhoye Diallo, le président de la chambre préfectorale de l’agriculture de Mali revient sur les déboires des producteurs de choux: « les sachets de choux semoncés sont au nombre de 1 979 pour une quantité d’engrais utilisé en MPK et urée de 1 840 sacs. En effet, le coût total de l’investissement est de 589 420 000 GNF. Et d’après les statistiques, il y a aussi les coûts du rendement parce qu’à Mali chaque sachet de semence peut rapporter 30 sacs de 60 kilogrammes de choux ; ce qui veut dire qu’au prix vendu à Mali, les 30 sacs coûtent 2 550 000 GNF. Alors qu’au total ils ont utilisé 1 979 sachets de choux ; donc quand tu multiplies cela au prix de revient de chaque sachet de semence qui est de 2 550 000 GNF, tu auras 4 675 600 000 GNF (quatre milliards, six cent soixante quinze milles, six cent mille GNF). Ce montant devait être empoché par les producteurs de Mali, mais compte tenu de la fermeture des frontières, Mali n’aura pas cet argent cette année », regrette-t-il.
« Passé cette semaine, toute la quantité produite sera pourrie », à en croire Mamadou Kaba Diallo, le porte-parole des 441 producteurs de Mali.
« Beaucoup de choux pourrissent dans les magasins de stock alors que le reste est en cours de récolte dans les champs. Je peux simplement vous dire qu’après cette semaine, tous les produits seront inaptes à la consommation. On essaie de vendre sur place mais je vous assure c’est seulement le Sénégal qui pouvait acheter en quantité car chez nous les gens ne s’y intéressent pas trop. Imaginez, nous avions même des commandes de l’autre côté de la frontière », soutient-il.
Au nom des producteurs, El Hadj Mamadou Bhoye Diallo le président de la chambre préfectorale du commerce a tiré la sonnette d’alarme en ces termes : « conscient du risque des pertes qui pourraient nous conduire à l’insécurité alimentaire, nous sollicitons une prise en charge des pertes », lance-t-il.
Il faut rappeler qu’en 2016, les agriculteurs du Foutah Djallon évoluant de Mamou à Mali Yembering en passant par Timbi Madina et Timbi Tounny avaient perdu également des milliards GNF lors de l’apparition du Mildjou qui a ravagé des centaines de champs.