Ce qu’on voit là, à l’image, est une partie de la marchandise que transportait un camion, tombé sur le bas-côté de la route. A bien des égards, cela ressemble à une scène surréaliste. L’épave a été remontée. Un autre camion qu’on ne voit pas d’ici, est stationné plus haut, sur la route. Il est ‘’affrété’’ pour le transbordement. Pour tout dire, la résultante de cet accident inspire quelques réflexions.
Des sacs de riz, de farine ou de sucre ? Nous n’avons pas pu faire le distinguo. Toujours est-il que, projetés au moment de la chute du camion, ils sont épars dans la brousse, comme semés dans un champ. Et c’est la saison des pluies. Il faut donc vite, gérer la situation. C’est ce que semble avoir compris, le convoyeur ou le propriétaire de la marchandise. Des tâcherons sont enrôlés pour assurer la manutention. Les sacs indemnes doivent être remontés, l’un après l’autre, pour les charger à bord du camion de substitution. Cela requiert forcément des efforts physiques intenses et une endurance que nul ne peut nier. D’où le recours aux ‘’gros bras.’’
Le décor nous présente une pente moyenne à la végétation bien fournie et verdoyante. On a l’impression, par analogie, d’être en ville devant un magasin de stockage à ciel ouvert, où l’on vient enlever la marchandise comme dans les opérations commerciales habituelles.
Cette scène, bien réelle, a été enregistrée en rase campagne par la gendarmerie routière. Ce service de sécurité rencontre bien souvent des situations similaires où toute une cargaison embarquée se retrouve à terre et se détruit parfois. Cela concerne tous les genres de produits et marchandises, objets de transaction chez nous.
L’on pourrait, de plein droit, s’interroger sur l’intérêt que peut représenter pareille situation. Du moins, tant qu’on est que simple observateur, comme ceux qu’on voit à l’image, les bras croisés, en bordure de route. Eux, ils ont le choix entre, compatir, s’étonner, se réjouir, piller ou rester indifférent.
Mais, dès lors qu’il s’agit du commerçant lui-même, du chauffeur ou du convoyeur, de l’homme d’affaires ou du client à qui la marchandise est destinée, le point de vue change, l’appréciation aussi. C’est ainsi, qu’il est conseillé, dans certaines circonstances de la vie, d’inverser toujours les rôles avant de réagir devant une situation qui se présente à nous. Cela nous permet de nous mettre à la place des autres. Ainsi, nous comprenons mieux leurs ressentis et la manière dont ils réagissent, face à l’évènement survenu.
Pour les plus concernés dans cet accident matériel, il faut alors parler de pertes de marchandises, donc de finances. Il faut évaluer les dégâts et en mesurer les conséquences sur le revenu escompté et plus loin, le chiffre d’affaires. Il faut alerter son assureur, si on avait pensé à lui auparavant ; prévoir les risques de rupture de contrat pour cause de retard et de charges accrues, les remboursements et sinon même les éventuels contentieux qui peuvent conduire chez le juge. C’est tout cela qui constitue la gamme des soucis qui taraudent l’esprit de tout transporteur ou commerçant, en cas d’accident de la circulation avec perte de ses marchandises.
Ainsi donc, hormis le cas des nombreux morts qu’on enregistre du fait du transport mixte, largement pratiqué chez nous, les accidents de camions entraînent également des destructions de biens. Si la tendance persiste et que l’on prenne en compte le cumul de ces désastres à l’échelle nationale, cela constitue un préjudice énorme pour les individus, mais aussi pour le pays. Ne l’oublions guère, les camions sont utiles, voire même indispensables à l’essor économique de notre pays. Tout les accidents qui les concernent ont une répercussion négative sur le développement des activités commerciales et par ricochet, sont des réducteurs de nos sources d’approvisionnement quotidiens, pour la vie courante. Pour tout dire, l’on n’exagère point en disant que les accidents de la circulation en général, constituent une source d’appauvrissement.
Voilà pourquoi, il faut renforcer les capacités professionnelles des acteurs qui interviennent dans le secteur. De l’importateur au grossiste, en passant par le propriétaire, le chauffeur, le douanier, le policier ou le gendarme, le convoyeur, l’assureur, tout ce beau monde doit être pris en compte et ciblé, dans un programme de sensibilisation permanente à développer.
Avec l’appui des autorités compétentes et en synergie avec l’union des transporteurs et les syndicats, il serait opportun d’y ajouter la formation ou le recyclage de l’ensemble des chauffeurs de camions, pour limiter leurs accidents qui entraînent des pertes économiques et financières, des retards dans la livraison des clients et des déséquilibres dans le dispatching des marchandises à travers le pays.