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Justice : 20 ans de réclusion criminelle requis contre un enseignant accusé de viol sur une mineure de 11 ans

Un substitut du procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn a requis lundi 16 avril  20 ans de réclusion criminelle contre Abou M’bemba Soumah, un enseignant en fuite, accusé de viol sur son élève en mars 2016. Pour sa part, l’avocat de la partie civile a demandé le paiement de 250 millions de francs guinéens pour la réparation des dommages. Pas ceux moraux, mais pour tous les efforts physiques et financiers déployés par Aboubacar Sidibé en vue de faire guérir sa fille et d’obtenir justice en sa faveur. « C’est une somme symbolique. Nous ne demandons pas de l’argent pour le viol subi, parce qu’aucune somme ne réparera ce mauvais souvenir », a estimé Me Abou Camara dans sa plaidoirie.

A la barre, le père de la victime n’a pas pu retenir ses larmes en revenant sur les faits. Il a indiqué que c’était le 11 mars 2016. Ce jour, selon Sidibé, ses filles se sont rendues à l’école Louis Yomba sise à Hambdallaye (Conakry) pour un cours de révision. Ce soir-là, elles devraient se rendre à l’école puisque les cours de révision sont obligatoires dans cette école de la banlieue de Conakry. Sauf qu’elles n’imaginaient pas le désir secret de leur maître. « Abou M’bemba Soumah a fait sortir tous les autres élèves pour maintenir mes deux filles…Il a exigé qu’elles recopient une leçon quoiqu’il faisait nuit », rapporte Aboubacar Sidibé. Les filles ont supplié le maître afin de les laisser rentrer. Monsieur Soumah n’a pas cédé à leurs supplications. Il permettra quand même à la grande sœur d’aller dans les toilettes. C’est le moment qu’il a saisi pour faire passer la cadette de la salle 4 à la salle trois. Là, il  demande  à la fille de se déshabiller. Celle-ci oppose une résistance à son ordre. Un coup de fouet suffira à faire céder la gamine. « Il a alors mis ma fille sur le table banc, il a commencé à la doigter en l’empêchant de crier…Pendant qu’il était en action, la grande sœur est venue le surprendre », a poursuivi le père de la victime. M’bemba Soumah intimera les filles de ne rien raconter à leurs parents. « Il leur a dit, vous savez que votre Papa est Wahhabiha (wahhabite). Si vous lui racontez cela, il va vous tuer ».  A la maison, les filles n’ont pu rien dire à leurs parents. Mais la violée refusa de manger. Sa mère constate qu’elle a le corps chaud, mais elle pense au paludisme. Les jours suivants, par peur, la fille refusa d’aller à l’école. Parfois, son père a dû la frapper pour qu’elle aille à l’école.

Le viol a été longtemps caché à monsieur Sidibé, mais il a fini par le savoir. «  Le 14 mars 2016, une enseignante est allée voir ma femme pour lui dire que ma fille a été violée, mais qu’on lui a donné deux  paracétamols et tout va bien désormais. L’enseignante ne voudrait toutefois pas que je sois au courant. Ma femme lui a dit que je le saurai tôt ou tard vu qu’il est très bien connu dans le quartier », aurait dit son épouse à l’enseignante. Une responsable de  l’école finira par avouer à Sidibé que sa fille a été violée par son enseignant. Mais l’enseignant ne lui a jamais été presenté. Il accuse la fondatrice de l’école de faire fuir le violeur de sa fille. Son avocat Me Abou Camara croit également que les responsables de l’école ont une part de responsabilité dans ce viol, puisqu’ils n’ont jamais mené aucune enquête pour retrouver « l’enseignant violeur ». D’ailleurs, accuse l’avocat, ce sont eux qui récrutent n’importe qui (sans moralité, ni compétence), avec pour seul objectif d’avoir du personnel.

En tout cas, son client qui avait choisi de faire confiance en la justice, espère que le verdict du juge Magadouba Sow, qui a qualifié le dossier de sensible, sera bon pour lui et sa fille.

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