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Pourquoi en dépit de son potentiel , le tourisme est agonisant à Boké? Un Responsable local crève l’abcès et fait l’autopsie du secteur

À Boké, les 51 sites touristiques répertoriés sont visités avec un pourcentage très réduit. Une faible fréquentation qui s’explique par le fait que les sites touristiques assez convoités soient enclavés notamment ceux qui sont dans la sous-préfecture de Kanfarandé.

Selon Mohamed Diakité, le Directeur préfectoral du Tourisme et de l’Hôtellerie de Boké, la fête tournante de l’indépendance qui avait commencé par la région de Boké, n’a guère bénéficié aux sites touristiques.

«Aucun site n’a eu quoique ce soit comme aménagement à ma connaissance. Moi qui suis le répondant du ministère du Tourisme à Boké, je ne suis imprégné d’aucune réalité, d’aucune retombée axée sur les sites touristiques. Il y a certains sites touristiques à Boké. En dehors du Fortin qui est historique, on trouve des vestiges coloniaux comme le quai commercial négrier et la route de l’esclave. A part ces réalités au centre-ville, nous n’avons pas d’autres qui soient fréquentables pour le moment. Parce qu’ils sont enclavés, l’accès y est difficile. La plupart des touristes viennent par véhicule généralement alors que les pistes mènent aux sites sont tortueux. Cet état dégradé des voies d’accès ne permettent pas une bonne mobilité pour les touristes. Il ne reste que des bungalows pour recevoir des touristes. Nous sommes en train de vendre nos sites touristiques pour qu’ils soient beaucoup plus fréquentables à l’image d’autres pays comme le Sénégal, la Tunisie ou le Maroc. Nous avons toujours attiré l’attention de l’Etat à travers nos rapports semestriels, annuels et des correspondances en dehors des contacts téléphoniques», a-t-il précisé.

Poursuivant, le directeur préfectoral du Tourisme et de l’Hôtellerie de Boké, explique: «la jeunesse actuelle a besoin de l’argent facile  et elle ne se donne pas la peine de s’enquérir des réalités, suivre une formation pour être capable d’être ce qu’elle veut être demain. Pour la vente de l’image des sites touristiques de Boké, il faut qu’elle accepte de se mettre au diapason des réalités touristiques. Mais le problème chez nous et plus particulièrement pour la jeunesse, c’est que  tout ce qui ne procure pas de l’argent immédiat, ne l’intéresse pas. Les jeunes de Boké doivent comprendre que ce n’est pas seulement les mines et l’agriculture qui peuvent être source de revenus. Quand il y a un flux touristique, l’artisanat et l’hôtellerie seront  vendus. C’est-à-dire que les produits artisanaux seront achetés par des touristes et mieux, ils peuvent être attirés pour bâtir les édifices auprès de certains sites touristiques.»

Au-delà de la dégradation très poussée de ces sites et de sa mise en valeur, plusieurs matériels métalliques censés être  des signes d’esclavage, ont disparu suite à la vente des ferrailles par certains citoyens. «A Boké, il y a un quai ici qui a été décapité et les fers ont disparu. Certains canaux historiques qui existaient à Diakhabya  et à Lanssanaya ont disparu. Le constat a été fait, la section a fait des écrits qu’elle a adressés au préfet et au maire. Mon travail, c’est de suivre mais la décision revient au chef. Ici, les vestiges coloniaux sont abandonnés alors qu’ils sont historiques», a dénoncé le Directeur préfectoral du Tourisme de Boké.

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