La Société Anglo Gold Ashanti de Guinée (SAG) a présenté ce mercredi 9 avril 2024 à Conakry son Plan de Développement Économique et Social (PDES), un document stratégique qui trace la feuille de route de l’entreprise pour améliorer durablement les conditions de vie dans ses zones d’opération, notamment à Siguiri, dans la région de Kankan.
Le PDES, fruit de deux années de consultations et d’analyses menées avec l’appui du cabinet West African Consultants, s’inscrit dans une vision de responsabilité sociétale ambitieuse. Il aligne désormais les investissements communautaires de la société minière avec les politiques de développement local en Guinée, les Objectifs de Développement Durable (ODD) et la Vision minière africaine. Car, selon Abdrahamane Diaby, directeur pays de la SAG, « bien que les opérations de la SAG aient contribué de manière significative à l’économie locale et nationale par le biais d’activités minières et d’investissements communautaires, il existe des défis en matière de transparence, de confiance et d’impact mesurable de la contribution de la société au développement des communautés dans lesquelles la SAG opère. »
Il a ensuite insisté sur l’importance de renforcer la transparence et la confiance entre la société et les communautés riveraines : « Il ne suffit pas d’avoir une licence d’exploitation, il faut aussi une licence sociale, fondée sur la compatibilité des intérêts entre la mine et les populations. »
Selon Mamadi Camara, directeur sénior des affaires publiques et communautaires, la SAG ambitionne de rendre les communautés « performantes, résilientes et autonomes » à travers un plan décennal à exécution biennale. Le PDES repose sur trois axes majeurs : l’accès aux services sociaux de base, la promotion d’une économie locale résiliente, et la consolidation du tissu social par des partenariats durables.
« Le plan vise les actes stratégiques suivants. Il y a l’éducation, l’amélioration surtout d’une éducation de qualité. Il y a la santé, l’amélioration des services de santé de base et des infrastructures. Il y a aussi l’environnement, il y a l’agriculture. Bref, il y a tous les actes stratégiques liés au développement économique et social de nos communautés environnantes. Et lorsque vous prenez cette étude dans sa globalité, c’est pour contribuer à cette paix durable puisque la paix, l’étude touche tous les aspects de la vie des communautés impactées. Comme on le dit, c’est bien bon d’avoir une licence juridique d’une exploitation minière, mais il serait impérieux d’avoir une licence sociale. Et cette licence sociale, c’est la collaboration avec les communautés, c’est l’installation pacifique avec les communautés, c’est la compatibilité des intérêts des communautés et ceux de la société, donc la SAG. Donc il s’agit de mettre en place un plan qui va encore renforcer la confiance entre les communautés et la SAG, développer les communautés parce que tout simplement, ces communautés-là sont impactées par les opérations de la SAG », a-t-il expliqué.

Des résultats déjà perceptibles
Malgré une légère baisse de l’investissement communautaire en 2024 (12,8 milliards GNF contre 20,1 milliards GNF en 2023), la SAG affiche des résultats significatifs :
- Éducation : Plus de 650 jeunes ont été inscrits dans des centres de formation professionnelle.
- Santé : Une clinique mobile a permis de fournir des soins à plus de 2 500 personnes.
- Infrastructures communautaires : Plus de 30 projets réalisés.
- Agriculture : Plus de 1 400 bénéficiaires, 15 coopératives créées, plus de 800 hectares mis en valeur.
- Eau et assainissement : 25 forages installés au profit des communautés impactées.
D’après Mamadi Camara, le plan touche directement 61 % des habitants des communautés de Bouré, zone d’intervention directe de la SAG, et 4 % de la population guinéenne, ce qui en fait un plan « inclusif à tendance nationale ».
Aminata Bangoura, cheffe de cabinet au ministère des Mines, a salué cette initiative, soulignant qu’elle « s’aligne sur les priorités du gouvernement guinéen en matière de gouvernance du secteur extractif et de développement local ». Elle a rappelé que « la terre, ressource vitale pour les communautés agropastorales, subit de fortes pressions à cause des activités minières », d’où la nécessité de plans de mitigation structurés comme le PDES.
« Le défi majeur dans nos localités minières reste et demeure l’exploitation rationnelle des ressources, dont les retombées devront profiter pleinement aux communautés directement impactées », a-t-elle souligné, avant d’ajouter qu’elle reste « persuadée que la responsabilité sociétale des entreprises contribue efficacement à la structuration d’un tissu économique local performant et permet de renforcer la chaîne d’approvisionnement des sociétés minières et de favoriser la création d’ activités génératrices de revenus. »

La présentation du PDES a aussi été l’occasion pour Mamadi Camara de réaffirmer que la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), bien que volontaire, devient de facto « volontairement obligatoire » pour toute entreprise opérant durablement dans les zones minières.
La SAG veut dépasser son rôle d’acteur économique pour devenir un partenaire de développement.