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Événements du 28 septembre 2009 : Un verdict historique en Guinée

L’année 2024 a été marquée par des avancées judiciaires significatives en Guinée, notamment avec le procès tant attendu des événements du 28 septembre 2009. Ce procès, ouvert le 28 septembre 2022, soit 13 ans après le massacre, constitue une première dans l’histoire judiciaire du pays.

Fortement médiatisé, le procès impliquait d’anciens hauts responsables de l’État, dont le président en fonction à l’époque des faits, le capitaine Moussa Dadis Camara, ainsi que plusieurs responsables militaires. Après de longues années de procédure, le verdict a été rendu le 31 juillet 2024.

Le 28 septembre 2009, une manifestation pacifique organisée par le Forum des forces vives de Guinée pour protester contre le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) au pouvoir a été violemment réprimée. Cette répression a entraîné la mort de plus de 150 personnes, des centaines de blessés, ainsi que des viols et d’autres violations graves des droits de l’homme.

Après 13 ans d’attente, le procès contre les responsables militaires présumés impliqués dans ce massacre a débuté le 28 septembre 2022. Pendant près de deux ans, 107 victimes et témoins se sont succédé à la barre pour raconter les atrocités qu’ils ont subies ou observées le 28 septembre 2009 et dans les jours qui ont suivi.

Le 31 juillet 2024, le verdict tant attendu est tombé. Avant de prononcer les peines, le président du tribunal a requalifié les faits en crimes contre l’humanité. Ce procès a marqué deux faits nouveaux pour la Guinée : juger un ancien chef d’État et condamner des individus pour des crimes contre l’humanité.

Le tribunal criminel de Dixinn a reconnu plusieurs accusés coupables, notamment :

  • Le capitaine Moussa Dadis Camara, condamné à 20 ans de prison.
  • Moussa Tiegboro Camara, à 20 ans.
  • Marcel Guilavogui, à 18 ans.
  • Blaise Gomou, à 15 ans.
  • Mamadou Aliou Keita, à 11 ans.
  • Paul Mansa Guilavogui, à 10 ans.
  • Aboubacar Diakité, à 10 ans.

Claude Pivi, en fuite, a été condamné par contumace à la prison à perpétuité.

En plus des peines de prison, le tribunal a ordonné que les accusés reconnus coupables versent des centaines de millions de francs guinéens en compensation aux victimes, selon les catégories établies. Cependant, l’absence de mécanismes clairs pour garantir le versement de ces indemnités soulève des doutes quant à la réelle possibilité pour les victimes de recevoir ces compensations.
En octobre, toutefois, le Premier ministre Bah Oury a annoncé que les fonds destinés à ces compensations étaient en cours de mise à disposition de manière progressive.

Un procès au gout d’inachevé

Lors des événements du 28 septembre, de nombreuses personnes ont été portées disparues, bien que les corps de certaines victimes aient été identifiés le jour du massacre. Certaines victimes et des témoins ont évoqué l’existence de charniers. Lors du procès, les avocats des victimes ont demandé un transport judiciaire au stade du 28 septembre, ainsi que sur les sites supposés abriter ces charniers. Cependant, le tribunal a rejeté ces demandes.

On note également qu’au cours de ce procès, aucun témoin de la clinique Ambroise Paré, de la Croix-Rouge ou des riverains du stade n’a été entendu à la barre.

Après le verdict, sept condamnés ont fait appel de la décision rendue par le tribunal criminel de Dixinn. Ce procès en appel pourrait démarrer courant janvier 2025.

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