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Conakry-Freetown : la crispation diplomatique vire au tac au tac (Éditorial)

Ce qui n’était au départ qu’un vaste coup de torchon, destiné à débarrasser la capitale de ses endroits mal famés, qui constituent par excellence des nids pour bandits, a failli se transformer en incident diplomatique entre Conakry et Freetown. Le gouvernement sierra léonais n’ayant pas digéré le renvoi ex abrupto de plusieurs de ses ressortissants, sans autre forme de procès.

Le pouvoir de Conakry ayant été à la base de cet impair, tenterait en ce moment le tout pour le tout, de mettre le couvercle sur la marmite. Suite aux folles rumeurs d’une réplique au tac au tac, visant à cueillir des Guinéens « indésirables » du côté de Freetown pour les rapatrier en territoire guinéen.

Ce procédé du retour à l’envoyeur, en attendant de savoir s’il a lieu ou pas, a généré la psychose au sein de la forte communauté guinéenne vivant dans ce pays limitrophe. Et Dieu seul sait que les Guinéens sont nombreux en Sierra Leone. Des plus nantis aux plus pauvres. On en dénombrerait des milliers.

Il s’agit là du fruit d’une immigration datant de la période de plomb, sous la première république. Des Guinéens pour la plupart ayant fui en masse s’y sont établis, notamment dans des zones diamantifères. Où certains ont fait fortune.

Contrairement aux Sierra-léonais qui n’ont découvert quasiment la Guinée, que suite à la sanglante guerre civile qui a décimé le pays au début des années 90. Là, le flot de réfugiés ayant déferlé vers notre pays était incontrôlable. De Gueckedou à N’Zérékoré, dans le sud-est, jusqu’à Conakry, en passant par Faranah et Kissidougou, on y parlait finalement qu’english.

Durant cette période, les réfugiés léonais et libériens avaient bénéficié d’une hospitalité légendaire du peuple de Guinée. Se sentant comme chez eux.

A la fin de la guerre civile, ceux qui n’avaient pas bénéficié du processus de « resetlement », portant sur l’accueil dans des pays riches dont les Etats-Unis, l’Australie, la Hollande, j’en passe et des meilleurs, avaient le choix cornélien entre retourner au pays ou s’établir en Guinée.

Il y en a qui sont restés dans notre pays. A cela s’ajoute l’arrivée ces derniers temps de petites mains, pour servir dans les travaux de ménages ou dans le domaine de l’insalubrité.

Jusqu’à ce que ces rafles survenues récemment, viennent mettre tout ça, sens dessus dessous, au grand dam des ressortissants sierra léonais établis en Guinée et vivant de leur dur labeur.

Heureusement que Freetown a fait preuve de retenue, en ne cédant pas infox distillés ici et là par les oiseaux de mauvaise augure, dont le but est de raviver les braises. Le président Julius Maada Bio et son homologue guinéen ont d’ailleurs reçu concomitamment les ambassadeurs de leurs pays respectifs pour vider la querelle diplomatique.

Il revient dorénavant à Conakry, de savoir raison garder dans cette éradication des poches de malfrats, comme cela a été brandi par le procureur général, pour justifier ces opérations.

Afin de rester dans les justes limites des lois et autres protocoles de la Cédéao. Cela ne doit pas être que des paroles en l’air.

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