L’axe Labé–Kédougou est de loin le tronçon le plus dégradé de la région. Cette importante route, vitale pour les échanges entre la Guinée et le Sénégal, est devenue un véritable enfer pour les usagers et notamment les automobilistes.
Pire, cette situation s’est gravée depuis la chute sur la chaussée en dépit des efforts des communautés riveraines de le dégager de la voie, a appris votre quotidien électronique Guinéenews.
Abdoulaye Diallo, conducteur de taxi pratiquant le tronçon Labé-Kédougou depuis plus de 20 ans, témoigne : actuellement pour rallier Kédougou, il y a deux routes. D’abord, celle de Salambandé et Balaki, en passant par Foulaya, Fello Guinée, Fongo-Limbi, puis Kédougou. Cela représente un parcours de 260 kilomètres. Quant à la seconde route, elle passe par Yembering, Fougou, Mali-centre, puis Bâta, Louguée, Ségou, et enfin Kédougou, pour un total de 220 kilomètres.
Quelle que soit la route empruntée, les usagers sont confrontés aux mêmes tristes réalités. Car, elles sont toutes deux défoncées et complètement impraticables. Récemment, nous empruntions la route de Mali-centre, mais celle-ci est devenue également impraticable depuis la dernière saison des pluies. En plus, un rocher est tombé de ce côté, obstruant le passage au niveau de Bâta. Ce rocher a chuté lors des fortes pluies, et depuis, même les motos peinent à se frayer du chemin. »
Poursuivant, notre interlocuteur précise : « avec le concours et la solidarité des habitants de Mali, on essaie de casser le rocher en le chauffant. Une opération qui donne déjà des résultats, car les petites voitures commencent à avoir une voie de passage. Je vous assure, ce sont de gigantesques feux qu’ils allument avec des pneus usés, du sel et beaucoup de bois morts. Ensuite, ils versent de l’huile de vidange qui provoque des fissures dans le rocher. Nous en sommes à la troisième semaine de cette opération. Les petites voitures arrivent à passer, mais pas les camions pour le moment… Face à toutes ces difficultés, nous lançons un appel à l’État pour nous aider à réhabiliter ces routes. »
À noter que malgré le lancement symbolique des travaux de construction de la route Labé-Mali-Kédougou par le gouvernement, tout est encore au point zéro sur les chantiers.