Jah Gbankouna Sadji est un artiste auteur et compositeur. Originaire de Beyla, au sud de la Guinée. Présenté comme le premier artiste Konianké à sortir un album solo, cet artiste a embrassé la culture depuis sa tendre enfance, à travers le Goumbé, un folklore du Konia qu’on retrouve également en Côte d’Ivoire.
Peu après, il a été inscrit à l’école coranique. À son retour, il est revenu à la danse et a appartenu à un mini orchestre qu’on appelait Demba Star, junior de Simandou Jazz, cet autre orchestre qui a vu le jour juste après le Bembeya Jazz.
Au sein de ce jeune orchestre, sa voix a été très appréciée. Mais l’aventure n’aura été que d’une courte durée avant que Jah Gbankouna Sadji ne décide d’entamer une carrière solo. Toute chose qui va le révéler au grand public dans les années 2000.
Son premier album intitulé Möbè badéma, sorti le 11 mai 2001, a connu un énorme succès, parce qu’apprécié même de la haute sphère de l’État à cause de la paix, de l’unité nationale et du vivre-ensemble qu’il promeut entre les différents groupements linguistiques du pays.
Eh oui, le temps était opportun ! Puisqu’en ce moment, il y avait instabilité qui guettait la Guinée, notamment avec les incursions rebelles à Guéckédou, Nongoa, Macenta, Massadou et Koyama.
L’artiste compte à son actif deux albums, dont le second, produit par Sonia Store, est sorti le 20 novembre 2005. Depuis cette date, Jah Gbankouna Sadji a disparu des podiums grand public.
L’un des titres éponymes de ce deuxième album est “Koumalö te n’na”. Dans cette chanson, celui qui tient son prénom du Maître de l’Almamy Samory Touré s’insurge contre l’indifférence des riches quant à aider les nécessiteux. “Koumalö te n’na” signifie donc dans la langue maternelle de l’artiste “Je n’ai pas envie de parler”.
“Parce si je parle, à défaut de casser les os, je vais couper les nerfs”, annonce-t-il d’emblée dans une entrevue exclusive à Guinéenews, dont un reporter vient de l’intercepter à Conakry pour lui demander ce qui justifie son éloignement des scènes de production.
Sourires aux lèvres, comme toujours, Jah Gbankouna Sadji nous a répondu en ces termes :
“Je n’ai pas raccroché le micro. Je souhaite avoir de l’accompagnement des uns et des autres pour que je puisse me relancer et réaliser mon penchant. Parce que si tu entends un grand footballeur, c’est qu’il a un public qui le soutient. C’est donc un peu comme un artiste : c’est son public. Sinon, j’ai beaucoup de compositions portant notamment sur l’amour, la situation sociopolitique actuelle du pays et le quotidien vécu de nos concitoyens”.
À la question de savoir s’il compte reconquérir le cœur de ses fans au regard de la pléthore d’artistes et de tubes de nos jours, notre interlocuteur, sans ambages, s’est montré plutôt confiant.
“En matière de musique, je suis plus méchant aujourd’hui qu’hier, parce qu’au moment où je sortais mes deux premiers albums, j’étais débutant. Maintenant que je suis devenu doyen et fort, il n’y a aucun souci. Je connais comment conquérir le cœur des mélomanes guinéens, africains et pourquoi pas internationaux”, a-t-il confié à Guinéenews.
Témoin de plusieurs générations, Jah Gbangouno Sadji dit avoir connu beaucoup de ministres à la tête du département de la Culture.
“Mais Moussa Moïse Sylla s’inscrit parmi les meilleurs s’il n’est pas le meilleur d’ailleurs. Il est réceptif et dévoué pour les causes des hommes de culture. Permettez que je le remercie pour tout ce qu’il est en train de réaliser pour nous pour que les hommes de culture vivent pleinement du fruit de leur travail. À travers lui, je remercie l’ensemble des membres du gouvernement, avec une mention spéciale pour le Général Mamadi Doumbouya, président de la République”, a-t-il témoigné en concluant.