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Guinée : la loi n’est pas plus forte que la raison du peuple

La Guinée a des juristes qui ont mémorisé les textes de loi comme le Coran. Ils peuvent citer des articles de loi avec tout leur contenu. Psittacisme. Cela ne fait pas d’eux de bons juristes par le fait qu’ils ne savent pas interpréter et adapter les contenus à la réalité mouvante de la société…

A partir du moment où la raison de la destitution de leur président par les membres de la Cour Constitutionnelle ne tient pas débout, elle est forcément dans le collimateur du peuple, qui voit là un  complot en vue d’avoir les coudées franches pour… quelque chose d’illicite. Et actuellement, il n’y a aucune autre hypothèse possible, puisque c’est un binôme simple.

Dans le premier terme, il y a les griefs possibles pour la destitution du président de la Cour Constitutionnelle: délit, crime et parjure. Il se trouverait, il faut dire cela comme ça, qu’aucun des trois griefs n’est accompli. Et si un des trois était accompli, ce n’était pas la motion de défiance, trop légère, qu’il fallait, mais une radiation totale. Tel n’est pas le cas, la décision est nulle et de nul effet.

Dans le second terme du binôme, le seul délit, le seul  péché commis par le président de la Cour constitutionnelle a été d’avoir prodigué le conseil le plus précieux pour tout homme politique qui veut entrer dans l’histoire, d’éviter d’être l’otage de la tentation pour s’exposer aux ironies et avanies populaires.  Cela a été pris autrement, probablement sur les conseils des juristes trop scolastiques, trop rigides sur les textes de loi et asservis à la cause.

Maladroitement, gauchement et mal assurés, ils ont énoncé doctoralement que « les arrêts de la Cour Constitutionnelles sont sans appels », même quand ils sont sans fondement ou arbitraires. A les entendre, on a l’impression d’être dans une impasse juridique, mais la loi est faite par les hommes pour les hommes.  Le peuple étant le référentiel suprême, c’est lui qui fait et défait les lois, le peuple a la souveraineté de juger la loi.

La Constitution, la bible des lois de la République, qui l’a votée, si ce n’est pas le peuple, par référendum ? La Cour constitutionnelle, la Cour Suprême, les summums juridiques ont-elles la prérogative de changer un seul vermisseau de cette constitution ? Donc dire que les décisions de la Cour Constitutionnelle sont irrévocables et sans appel, c’est trop dire, puisque le peuple peut le révoquer.

La preuve est que toute cette bataille de chiffonniers est, probablement, de préparer une consultation populaire, et comme tout est pipé d’avance, les patriotes guinéens sont sortis pour manifester leur opposition, d’autres suivront, à moins qu’on ne se trompe.

Donc, que l’on ne nous mystifie plus avec cette question : qui peut juger le dernier juge ? La Cour Constitutionnelle n’est là que pour veiller à  l’application stricte de ses dispositions. Le peuple peut la balayer, si les lois ne sont pas appliquées à la lettre. Le peuple a la latitude et peut refuser le référendum ou la constitution, le peuple est au-dessus des lois des institutions, il est au-dessus des arrêts de la Cour Constitutionnelle.

On a vu le peuple de Guinée débout comme un seul homme pour obliger le général Lansana Conté à nommer un Premier-ministre, poste qui n’était pas dans la constitution de l’époque. On a vu aussi le peuple descendre le 28 Septembre 2009 pour dire NON à Dadis, alors que cette constitution était suspendue, qu’il n’y avait ni Cour Constitutionnelle ni Cour Suprême. Le 28 septembre de cette année de tous les risques approche.

Alors, mes sieurs les juristes, le peuple a dit non à la motion de défiance des membres de la Cour Constitutionnelle vis-à-vis de Kéléfa Sall, il est sorti ce 19 septembre pour se faire entendre contre la motion de défiance. C’est lui la référence suprême, il est au-dessus de toutes les Cours. Ne cherchez plus à les enfumer et à les mystifier avec vos textes… c’est le peuple qui vote les lois, c’est lui qui les bannit, ça veut dire que la loi n’est pas plus forte que sa raison.

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