La crise à la Cour Constitutionnelle, la concession du port conventionnel de Conakry à une société turque et le retour au bercail de Salifou Camara « Super V », ancien président de la Fédération guinéenne de football (FEGUIFOOT) concerné par le dossier de détournement de biens de ladite institution sportive sont entre autres sujets qui suscitent maints commentés dans les journaux guinéens.
La crise à la Cour Constitutionnelle est devenue le terrain choisis ces derniers temps par les juristes de faire valoir leur talent. Dans les colonnes du journal « L’Indépendant », le juriste Alhassane Makanéra tranche sur cette crise : «les commissaires de la Cour Constitutionnelle ont le pouvoir de destituer le président de la Cour Constitutionnelle », affirme le juriste.
Il précise cependant qu’ « il faut que les conditions prévues par le règlement intérieur soient respectés. Premièrement, c’est la majorité des commissaires qui doit le faire. Et deuxièmement, il faut que le président de la Cour ait violé son serment. C’est ça le principe. Quand on lit ce que les commissaires invoquent pour le destituer, il y a d’abord une gestion financière qui semble être opaque. Il y a aussi un problème de violation de la loi organique relative à la Cour constitutionnelle ».
Toujours dans les colonnes de « L’Indépendant », le juriste Makanéra estime que si la Cour demande à ce que son président rende compte de sa gestion, il ne peut y avoir barrage à cette demande. Il ne manque pas non plus de constater le dysfonctionnement au sein de l’institution : «… lorsqu’on dit qu’il y a un problème de dysfonctionnement, je dirais qu’il y en a. Car, les nouveaux membres ont prêté serment sans que le président n’y participe. C’est un véritable problème de dysfonctionnement ».
Pour le juriste Alhassane Makanéra, « la réponse immédiate, selon l’article 45 alinéa 3 de la Constitution, le président de la République assure le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et la continuité de l’Etat. Donc la Cour Constitutionnelle étant un pouvoir public, et qui ne fonctionne pas, l’article 45 donne compétence au Président de la République d’assurer le fonctionnement régulier et dans les limites du droit… », précise-t-il.
« C’est possible et plausible », affirme Gordio Kann, un autre juriste dans les colonnes de l’hebdomadaire « Le Populaire », abordant le même sujet. « Mais, même destitué, il restera membre de la Cour parce que le retrait de confiance s’applique à son mandat de président et non à son statut de juge constitutionnel », précise « Le Populaire ».
« Les 9 membres de la Cour constitutionnelle sont désignés par leurs structures d’origine respectives, conformément aux dispositions constitutionnelles. Leur désignation est confirmée par un décret présidentiel pour qu’ils deviennent automatiquement juges constitutionnels mandatés pour neuf ans. Ils se réunissent pour élire un président et un vice-président. Le mandat du président de la Cour est de 9 ans, tout au plus. Le mandat, c’est la confiance. On pourrait lui opposer la notion de défiance en cas de crise de confiance. Les 8 conseillers de la Cour, en lui retirant leur confiance, peuvent le destituer en toute légalité », relate le juriste.
Plus loin, il s’interroge : « Si le président de la République peut limoger un cadre par méfiance, pourquoi pas les membres d’une même cour ? », s’interroge le juriste avant d’ajouter : « Car nomination et élection, c’est du pareil au même. Tout est question de choix.
Pour Gordio Kann, la nomination par décret présidentiel est un choix individuel du président de la République tandis que l’élection est un choix collectif. En démocratie, tout élu peut être déchu en cas de parjure si la volonté collective se manifeste.
« Dans le cas présent de la Cour constitutionnelle, les 8 conseillers ont le pouvoir de destitution. Mais ont-ils des arguments très convaincants ? C’est l’un des hics…», conclu le juriste Gordio Kann dans les colonnes de l’hebdomadaire « Le Populaire »
Parlant de la concession du port conventionnel de Conakry, « Le Démocrate » revient sur la réaction du ministre d’Etat chargés des Transports, Aboubacar Sylla face aux nombreuses réactions qui fustigent le contrat signé entre l’Etat guinéen et la société Albayrak.
Dans les colonnes du journal « Le Démocrate », en dépit des mouvements de protestation des travailleurs sur le terrain, Aboubacar Sylla affirme que le port fonctionne normalement. « Il y a plus 4 000 travailleurs au port. Sur ces quatre mille et quelques, il n’y a pas cinquante qui dénoncent. Les travailleurs travaillent normalement et sont déterminés à travailler plus que jamais. Il n’y a aucune perturbation ou interruption au sein du port. Le port ne s’est pas arrêté une seule seconde », rassure-t-il.
En ce qui concerne la concession du port, toujours dans les colonnes du journal « Le Démocrate », il jure que ce patrimoine national n’a pas été vendu, mais plutôt baillé. Et cela, dit-il, parce que l’Etat a besoin des investissements dans les services sanitaires, éducatifs et autres du pays. L’objectif, dit-il, est de rendre le port compétitif.
Parlant des différents mouvements de protestation des travailleurs du port, le ministre Sylla minimise en ces termes « toutes ces agitations ne sont qu’une goutte d’eau dans la mer. C’est un petit groupe qui crée tout ce tintamarre. Ils sont tout simplement manipulés par des personnes plus malignes », conclue Aboubacar Sylla dans « Le Démocrate ».
« Super V est de retour ! », c’est le titre à la Une du journal « La Lance » qui s’intéresse pour sa part au dossier de détournements de biens de la DEGUIFOOT.
« Ce n’est vraiment pas de la fiction. Après plusieurs mois de cavale en Europe, Salifou Camara connu sous le nom de Super V, ancien président de la FEGUIFFOT, a été mis aux arrêts par la police belge qui travaillait en tandem avec Interpol, le vendredi 7 septembre dernier. Il provenait des Etats-Unis d’Amérique en passant par Londres puis finalement par la Belgique pour un séjour d’affaires lorsqu’il a été appréhendé à l’aéroport par la police, en application du mandat d’arrêt international lancé contre lui par l’Interpol depuis plus de deux mois », annonce « La Lance ».
Notre confrère ajoute, parlant toujours de Super V, que « l’un des hommes les plus attendus et recherchés dans le procès de détournements des biens de l’institution est rentré au bercail le 9 septembre dans les environs de 17 heures par le vol régulier Brussel Airlines ».
Pour « La Lance », est fondamentale dans la manifestation de la vérité dans cette affaire où trois hauts cadres de la FEGUIFOOT ont déjà été épinglés.