Le 28 septembre 2009 restera à jamais gravé dans la mémoire de Mamadou Saliou Diallo, qui a été victime de violences inouïes lors de cet événement tragique au stade du 28 septembre. Ce 26 juillet 2023, il a comparu devant le tribunal criminel de Dixinn pour parler des événements qui ont bouleversé sa vie.
Mamadou Saliou Diallo, comme beaucoup d’autres citoyens, avait assisté à un rassemblement pacifique au stade du 28 septembre à Conakry. Cependant, la situation a rapidement dégénéré lorsque les forces de sécurité, notamment des bérets rouges, ont commencé à tirer sur la foule. Paniqué, Mamadou s’est joint à la foule fuyant pour échapper aux balles meurtrières.
Alors que le chaos régnait et que les manifestants étaient pourchassés, une terrible bousculade a eu lieu au niveau du grand portail du stade. C’est là que Mamadou Saliou a subi une blessure extrêmement grave. Son pied s’est fracturé, avec deux os brisés, l’immobilisant et le laissant à la merci des circonstances.
Dans son récit, Mamadou Saliou Diallo a décrit comment une femme est tombée sur lui dans la confusion. Cette femme était décédée, et sa détresse était immense: « Je suis resté là, lorsque soudainement une femme est tombée sur moi. Elle était corpulente. Malheureusement, elle était déjà décédée. J’étais bouleversé, en larmes, et j’appelais à l’aide ».
Un brave individu âgé, qui a entendu ses appels à l’aide, s’est porté à son secours. Malheureusement, alors qu’il essayait de le sauver, un autre militaire est arrivé et a ouvert le feu. Le sauveur de Mamadou Saliou a dû fuir pour sa vie, le laissant seul et impuissant.
Cette victime a également raconté comment une autre manifestante avait été victime de violences brutales, illustrant l’ampleur choquante des actes commis lors de cette journée funeste. Une jeune fille a été déshabillée de force et traînée par les cheveux sur une certaine distance, dans un acte de violence injustifiable et inhumain: « Un béret rouge a arraché les vêtements d’une jeune fille, la laissant nue, puis l’a violemment tirée par les cheveux tandis qu’elle se débattait désespérément. Il l’a traînée sur une certaine distance, lui infligeant ainsi une grande souffrance ».
Plus loin, Mamadou Saliou affirme qu’après l’attaque, la Croix-Rouge est intervenue pour secourir les blessés et évacuer les corps des victimes: « Lorsque la Croix-Rouge est arrivée pour évacuer les victimes, étant donné le grand nombre de corps présents, un de leurs agents m’a remarqué et m’a relevé, alertant ses collègues que j’étais toujours en vie. Ils m’ont transporté dans leur véhicule jusqu’à l’hôpital Donka pour recevoir des soins intensifs ».