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Forêt classée de Nyalama : ce poumon vert de Lélouma fortement touché par les feux de brousse

La forêt classée de Nyalama, située dans la sous-préfecture de Linsan Saran, est la plus importante de la préfecture de Lélouma. Elle s’étend sur une superficie d’environ 10 mille hectares. Cette forêt renfermait jadis des espèces végétales et animales hautement protégées. Aujourd’hui à cause des agissements de l’homme, elle se trouve dans un état d’agression très poussée. Elle est la proie des feux de brousse. Chaque année, c’est plusieurs de ses hectares qui sont consumés. La forêt devient de plus en plus dégarnie. Les clairières se multiplient et les animaux sont devenus petit à petit rares.
Malheureusement, c’est le triste constat qui se dresse par rapport à ce trésor que dame nature a offert à Lélouma.
Mamadou Oury Diallo, le maire de la commune rurale de Linsan Saran est conscient de la situation dans laquelle se trouve actuellement la forêt classée de Nyalama :  » C’est vraiment avec un cœur très serré que j’évoque le sujet par rapport à ce trésor commun. C’est vraiment très triste. Malgré les efforts déployés de part et d’autre depuis plusieurs années dans le cadre de la protection de l’environnement en général et de la forêt classée de Nyalama en particulier, c’est avec regret que j’ai constaté que cette année aussi le feu de brousse a consumé une très grande partie de cette forêt de 10 mille hectares. (…). Nous avons fait énormément de sensibilisation dans ce sens. Mais chaque année, la forêt brûle. Et jamais, on a pu mettre main sur les auteurs de ce feu. On voit seulement la forêt brûler et personne ne sait d’où est venu l’incendie. C’est très triste et regrettable  » , déplore le maire de Linsan.
Forêt de Nyalama
Dans le même sillage, le président de district de Kokolou aborde et explique que : «  la physionomie de la forêt a beaucoup changé malgré l’implication de tous les acteurs directement ou indirectement concernés dans la lutte contre la destruction de l’environnement.  (…). Personnellement dans mon district, nous avons pris des dispositions dans ce sens. Il n’y a pas de coupe de bois. Et les feux de brousse deviennent de plus en plus rares. Et ce, grâce à l’implication de tout le monde. (…). Mais au niveau de la forêt classée, c’est encore un peu compliqué. Surtout avec la récurrence des feux de brousse. Chaque année, la forêt brûle. Pour le moment, on a du mal à maîtriser la situation. Mais avec l’appui de certaines ong, des activités de sensibilisation pour une exploitation rationnelle de la ressource forestière, » , a laissé entendre Amadou Baïlo Diallo.
Sur la même lancée, Ousmane Bah, le chef de la section de la faune et de la flore de Lélouma qui a longtemps vécu dans la localité dans le cadre de la protection de l’environnement ne va pas dans le sens contraire de son prédécesseur :  » (…). Il y a quelques années, avec l’appui des projets et ONG, on n’osait même pas. Car c’était formellement interdit. Mais aujourd’hui, c’est vraiment inquiétant de voir la forêt là se détériorer. Nous avons énormément sensibilisé sur la nécessité de protéger cette forêt et les animaux qui y vivent. Mais elle brûle chaque année. Je me souviens encore il y a quelques années, elle était très touffue. Et il y avait énormément d’espèces animales.
Mais aujourd’hui, je suis au regret de constater que même les cours d’eaux de la forêt tarissent avant même le moi de mars. Par exemple, il y a quelques jours, je suis passé par là rivière appelé « Koudouwol » qui prend sa source dans la forêt avant de se jeter dans le « Komba », elle est complètement sec. Et il y a quelques temps, au même moment de l’année, au même endroit, on imaginait jamais passer avec une moto. C’est pour vous dire que la situation est vraiment critique, » alerte Ousmane Bah avant de solliciter à l’Etat, des projets et des ONG de leur venir en aide : » c’est pourquoi j’appelle l’Etat, les ong et les projets de nous aider dans le cadre de la préservation de cette forêt classée de Nyalama ».
Par ailleurs, Ousmane Bah déplore le manque d’argent et de moyens pour davantage assurer la protection de cette forêt.  » Laissez-moi vous dire qu’actuellement, il n y a qu’un seul agent des eaux et forêts dans la localité. Et pire, il n’a pas les moyens pour assurer la surveillance de toute la forêt. Car c’est un forêt de 10 mille hectares quand-même ».
Aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire que l’ État prenne les dispositions nécessaires pour sauver ce trésor que nous sommes en train de perdre progressivement.
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