Alors que leurs clients sont dans leur dixième mois de détention préventive, les avocats des anciens ministres d’Alpha Condé, à savoir Ibrahima Kassory Fofana, Mohamed Diané et Oyé Guilavogui, dénoncent (encore) des failles dans la procédure. Et par ricochet, des failles de la justice guinéenne. Ils croient que leurs clients ne sont plus détenus, mais plutôt séquestrés. Ce, accusent-ils, par le fait du procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF).
Me Sidiki Bérété estime que » la séquestration » de ses clients dépend des difficultés du procureur à assoir ses accusations. » Il a tenté de nous envoyer à Plaza Diamond, disant qu’on est actionnaire là-bas, mais il n’a rien trouvé. Sur le fonds MAMRI aussi il n’y a rien trouvé contre nous. Et comme le ridicule ne tue pas, on dit qu’on est propriétaire d’une banque aux États-Unis. Comment une personne physique peut être propriétaire de banque aux Etats Unis… « , désapprouve Me Sidiki Bérété.
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Si l’avocat invite les magistrats de la plus haute juridiction du pays à s’assumer, c’est parce qu’il agacé par les nombreux reports dont sa décision a fait l’objet suite au pourvoi en cassation du procureur de la CRIEF contre la libération de Kassory. C’est quand la décision qui devrait être rendue le 19 novembre a été renvoyée au 27 décembre, puis au 10 janvier 2023 et finalement au 24 janvier 2023. Pour l’avocat, ces nombreux reports sont injustifiés quand il s’agit de la liberté des gens.
Pour Me Dinah Sampil, il n’y a aucune chance que les actions du procureur spécial aboutissent. Puisque les poursuites pour corruption et enrichissement illicite demandent un serieux travail en amont. Ce qui n’a pas été le cas du procureur Aly Touré, qui a d’abord engagé une procédure de flagrance, puis l’information avant de devenir » spécialiste des recours « .