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Boffa : immersion sur le site touristique de Farengna avec sa pierre magique à trois pieds

Situé à 32 kilomètres du centre-ville de la préfecture de Boffa, le district de Farengna renferme plusieurs  trésors touristiques. Ils peuvent être des sources de revenus et d’emploi des jeunes qui pourraient vendre l’image de la Guinée. Mais ces sites touristiques  se trouvent actuellement dans un piteux  état voire d’abandon très poussé.
Farengna est une localité où vivait la célèbre femme Niarra Bely et son mari Louis Lightburn, qui ont fait prospéré le trafic d’esclaves sur le long du haut Pongo. Pour réussir cette entreprise, Niarrabely se servait d’une pierre magique à pieds, pour dompter les esclaves qui refusaient de se soumettre à leur maître.
Interrogé Georges François Camara, historien,  a expliqué comment Niarra Bely et son mari Louis Lightburn avaient prospéré dans le trafic d’esclaves : « Louis Lightburn venait de la Caroline du Sud. Il achetait des esclaves et il fallait les faire partir vers l’Amérique. Les Caravelles venaient et on mettait ces esclaves là dedans. Les bateaux étaient en haute mer, il ne pouvait pas rentrer jusqu’à Farengna. C’étaient des petites embarcations dans lesquelles on pouvait mettre 10  à 20 personnes qui envoyaient, jusqu’au grand bateau en haute mer. Et chaque homme et femme avait son prix. Ce sont les chefs locaux qui envoyaient les esclaves là, pour les vendre. Car ces chefs locaux étaient friands d’argent et de fusils, de poudre à canon. Ils voulaient prouver leur suprématie par rapport aux autres chefs locaux et cantons. Chacun voulait avoir le matériel nécessaire pour dominer et chaque fois qu’un groupe d’esclaves était envoyé en Amérique, après la vente, les colons gagnaient de l’argent pour pouvoir encore acheter d’autres », a expliqué Georges François Camara, historien.

Poursuivant son intervention, Georges François Camara révèle comment Niarrabely communiquait avec l’ardoise magique et comment, elle domptait les esclaves, à travers une pierre magique à trois pieds. « Niarra Bely avant que son mari ne parte en Caroline du Sud pour ne plus revenir, possédait déjà 6 enclos d’esclaves. Dans chaque enclos, il pouvait y avoir 600 esclaves et ils étaient nourris par eux-mêmes. Parmi tous ces enclos, il y en a un seul qui avait retenu Niarra Bely. C’est l’enclos juste à côté du village. Parce que là bas, il y avait un fessier, jusqu’à l’instant T ce fessier là est là-bas. Il se trouve dans une grotte, parce que ce lieu Niarra Bely y allait la nuit pour se laver. Tout esclave insoumis était envoyé là-bas la nuit, pour le faire boire l’eau de Farengna.
Quiconque buvait cette eau, travaillée par Sékou Amadou Balankonet, il ne pouvait plus se révolter. Il peut aussi attacher les esclaves insoumis et les faire monter sur la pierre magique à trois pieds,  et l’envoyer à Sagna.  Cette pierre, elle était magique, mais pour la faire bouger, il fallait un homme. Sékou Amadou Balankonet était  un fils de Farana imbu de sciences, du canton de Fria, qui avait entendu parler de Niarra Bely, qu’elle prospérait dans la traite négrière. Il a osé  venir de Farana jusqu’à  Farengna. Il avait fait une démonstration à Niarra Bely, en lui donnant l’opportunité de lire son avenir à travers une ardoise dans une grotte qui se trouve au port de Farengna.
Niarra Bely venait chaque fois nuitamment et faisait sortir cette ardoise pour la lire. C’était une façon de s’assurer après le départ de son mari Louis Lightburn, s’il avait bien voyagé et la remettre en place. La pierre magique s’est immobilisée, parce que les esclaves qui ne voulaient pas partir avaient grillé l’arachide sur cette pierre, l’antidote a été cassé et elle ne pouvait plus bouger« , a expliqué Georges François Camara.
Selon le Directeur préfectoral de l’hôtellerie, du tourisme et  de l’artisanat de Boffa,  le manque d’entretien  de ce  site colonial de  Farengna  provoque le manque d’engouement des populations à s’y rendre. Or, « pour ne pas perdre les traces de ce site colonial qui est un patrimoine historique, il faut la création d’un musée pour la réhabilitation  de ce site. Cela pourrait être non seulement une source de revenus, mais aussi et surtout créer de l’emploi pour les jeunes des localités abritant les différents sites. Je sollicite l’intervention du gouvernement et des personnes de bonne volonté pour la réhabilitation de ces sites touristiques« ,  a exprimé Fodé Mohamed Bangoura, le directeur préfectoral de l’hôtellerie, du tourisme et de l’artisanat de Boffa.
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