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Lola: le cri du coeur du village artisanal de Gama Koni Koni

À Gama Koni-Koni, comme partout ailleurs, l’artisanat et précisément la vannerie est une activité fortement ancrée dans la culture des populations depuis des générations. Il s’agit ici de l’art de produire ou de confectionner des objets utilitaires à partir des tiges ou fibres végétales rotin bois et raphia.
C’est un secteur qui est encore précaire, dont les acteurs ont des difficultés à vivre de ce métier. Pour parler de leur  quotidien, la rédaction locale de Guineenews basée à Lola, a interrogé  le président des artisans de Gama Koni-Koni,  Soua Cé Kaba. « Gama Koni-Koni est reconnu par  sa vannerie, la natte traditionnelle et la ceinture des grimpeurs de  palmiers à huile. Ce sont nos ancêtres qui ont commencé la confection des vans, dans la préfecture de Lola.  Il y avait un vieux qui en a été l’initiateur, et il a été le maître de tout le monde dans son temps. À cause de l’état de la terre, il a pensé à  ça pour trouver de quoi manger. Mais aujourd’hui  nous avons  révolutionné ce métier, en regroupant les gens en associations« , a campé notre interlocuteur.
Puis d’ajouter: « étant un artisan,  la déforestation touche  notre secteur, dont  la plupart des  matériels sont difficiles à  trouver même  impossible dans la préfecture de Lola. À part le bois et le bambou raphia,   le rotin n’existe plus dans la préfecture de  Lola,  sauf Macenta  et Yomou. Il n’est pas rare de voir des femmes pendant les réunions et rencontres diverses, au marché, le soir lors de la cuisson des repas, pendant les moments de repos et de distraction en famille ou même dans les rues du village occupées à tisser ou coudre les objets de vannerie surtout le vent. Les objets fabriqués doivent  répondre aux besoins locaux. Récemment, il y a 2 600 vans qui ont été  vendus, mais certains groupes  ont perdu. Malgré la venue des commerçantes pour acheter, mais elles disent leurs  prix. 
Elles viennent  de Kankan, Siguiri  et de Conakry. Certaines viennent du Liberia, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal, Mauritanie, Guinée Bissau  et d’autres la France. Mais elles viennent, elles  peuvent dire  15 000 francs un van voir 14 000 francs guinéens.« 
Parlant de la composition du van, notre interlocuteur affirme « que le van est composé de trois éléments: le bambou raphia,  le petit  bois qu’on  fait  au cercle  et le rotin. À défaut des bambous raphia, ce sont  les rameaux de palmier à huile  que nous utilisons. Pour trouver le matériel c’est difficile à cause de la déforestation. Avec le manque de terre cultivable  dans le village, tout le monde  a appris le tissage du van. Le vieillissement  des vanniers  est assuré  à Gama  Koni-oni  même  les enfants  de 5 ans exercent  déjà  et l’avenir  est radieux  pour les vanniers  de Gama Koni-Koni. Mais l’accès à la matière première devient rare et coûte cher. Pour le rotin, il faut aller à  Sérédou et à  Yomou« , a-t-il déploré.
« Tu peux faire un mois là-bas. Il faut  transporter des rouleaux sur ta tête jusqu’au bord de la route. Encore le coût élevé du transport et la tracasserie  des eaux et forêts. Une seule personne  ne peut faire, ce sont les groupements qui font. Nous sommes venus  lundi, nous avons loué un camion qui a pris nos bagages à  deux 2 millions 500 mille francs guinéens. Avant on gagnait un peu d’argent, mais actuellement, on ne gagne rien dedans. Mais étant des artisans, nous n’avons pas accès au crédit. Si tu empruntes 500 000 francs guinéens, tu peux rembourser jusqu’à 800 000 francs guinéens entre  nous ici. Alors qu’on  a des enfants à  l’école, si on avait accès  au crédit, on pouvait dire notre prix« , a-t-indiqué.
Pour finir, notre interlocuteur invite les autorités du pays à leur venir en aide. « Nous  vanniers, on a aucune maîtrise du circuit de commercialisation en général, on vend notre produit sur les marchés locaux aux premiers venus et à n’importe quel prix à cause  de la pauvreté. Nous les  producteurs, on est dispersé, il y a de la concurrence sur le marché entre nous. Nous demandons au président Mamadi Doumbouya  de voir notre secteur de la vannerie.
Il existe d’énormes coûts sur  le paiement des impôts au marché dont chaque est facturé et le paiement des zones aux agents des eaux et forêts. Alors que le rotin tue les arbres dans la forêt, c’est la seule chance pour nous. Nous demandons de construire un atelier de vannerie chez  nous et  faciliter l’acquisition des matériels. Malgré l’existence des contraintes au développement de la vannerie qui sont ici relevées, des potentialités énormes restent à explorer aussi bien sur le plan de l’expression du patrimoine culturel, que de la promotion des savoir-faire spécifique transmis de père en fils ».
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