Ce mardi 2 août, le ministère de l’Economie des Finances et du Plan à travers la Direction nationale population et développement, a organisé un panel intergénérationnel sur les grossesses non intentionnelles. Cette activité s’inscrit dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de la population couplée au lancement du rapport sur l’état de la population mondiale qui a débuté depuis le 27 juillet dernier.
Placé sous le thème » Regards croisés sur la problématique des grossesses non désirées en Guinée, quelles approches de solution durable « , cet événement a animé par plusieurs panélistes issus des ministères de l’Economie, de la Santé, de la Promotion féminine et de l’Enfance et de certaines ong spécialisées de la place. Son objectif, selon les organisateurs, c’est de pouvoir jeter un regard croisé sur les grossesses non intentionnelles.
« Tous les secteurs concernés par des questions de population ont été invités pour leurs expériences pour voir comment lutter contre les grossesses non intentionnelles… Il faut que tous les différents secteurs qui s’occupent des jeunes filles développent des stratégies pour pouvoir lutter contre les grossesses non désirées… C’est pourquoi nous, en tant que Direction nationale population et développement, faisons le plaidoyer à tous les niveaux pour que les questions de population soient prises en compte à l’Assemblée nationale, pour que les juristes traitent ces questions. Idem au niveau formel et informel », a déclaré Oumar Chérif, le Chef de division études et recherches de planification à la Direction nationale population et développement au ministère de l’Economie des Finances et du Plan.
Pour sa part, le Directeur général de l’Institut National de Recherche et d’Action Pédagogique, est revenu sur les activités menées afin de sensibiliser les jeunes filles sur le phénomène des grossesses non désirées.
« Nous avons développé pas mal d’activités. Nous avons une feuille de route en Guinée à partir de laquelle beaucoup d’institutions se retrouvent notamment l’éducation, les affaires sociales et les ONG. Dans cette feuille de route chaque entité développe ses activités. À l’éducation, nous avons produit pas mal de supports pédagogiques. Nous avons formé des enseignants, des encadreurs et nous venons de mettre en place un espace sur-scolaire. Parmi les supports pédagogiques phares qu’on a développés, ce sont les fiches leçons de vie qui traitent de quatre thématiques : les MST, VIH/SIDA, les grossesses non désirées. Ces fiches leçons de vie, ce sont des fiches pédagogiques qui sont utilisées en situation de classe et dans çà, il y a des pages pour sensibiliser les jeunes… Avec tout ce qu’on a développées comme activités à l’éducation, on s’est rendu compte que pour que nos activités soient pérennes, il faudrait que l’Education Complète la Sexualité (ECS) soit enseignée à travers les programmes d’enseignement. Il n’ y a qu’une seule discipline qui enseigne la sexualité… C’est pourquoi avec l’appui que nous sommes en train de travailler sur l’intégration de l’ECS dans les programmes d’enseignement », a-t-il confié.
A l’issue de ce panel, Abdoulaye Diallo, le Chargé de Programme Population et Développement à l’UNFPA Guinée, a rappelé les attentes de son institution : « premièrement, c’est d’assurer le suivi des statistiques liées aux grossesses non intentionnelles, soit à travers l’école, les structures d’encadrement de filles et toute autre entités qui pourrait le faire notamment les ministères de la Santé et de l’Action sociale ; de chercher à intensifier la sensibilisation entre les générations qu’on appelle sensibilisation intergénérationnelle pour que les mamans parlent avec les filles pour que les garçons parlent avec les papas. Ensuite de la sensibilisation intra générationnelle pour que les futurs maris qui sont ces jeunes, puissent communiquer entre eux sur les questions liées aux méfaits des grossesses non désirées. Enfin, pour que la politique puisse accompagner l’élaboration et la mise en œuvre des programmes allant dans le sens de l’éradication de ces questions de grossesse non intentionnelles qui est la manière la plus durable pour qu’il y ait le changement souhaité. »
A date, selon l’UNFPA, 146 écoles sont mises à disposition des jeunes, un centre d’espace sur-scolaire en formant des mentors enseignants qui pourront résoudre le problème de communication sur la sexualité.
Le panel, faut-il le souligner, s’est achevé par une scénette réalisée par l’ONG Mafoubou Guinée portant sur la sensibilisation des jeunes filles sur les conséquences des avortements.