En Guinée, nombreux sont des parents qui amènent leurs enfants à faire des petits commerces sur les trottoirs afin de contribuer aux dépenses de la maisonnée. Une situation qui n’est pas sans raisons ni conséquences. Pour être imprégnée davantage de cette situation déplorable, notre reporter est allée à la rencontre de certaines d’entre elles pour connaître les principales raisons qui poussent ces familles à envoyer les tout-petits à la recherche de l’argent.
Ainsi, de Sonfonia Gare et à la Cimenterie, le constat reste le même. Nous voyons en longueur de journée des petites filles âgées de 5 à 15 ans en train de vendre en bordure de la route ou entre les véhicules surtout au moment des embouteillages, des sachets d’eau minérale, des bonbons, des biscuits, etc.
C’est le cas de Aissata Touré, veuve et mère de famille. Ici, elle nous explique l’une des raisons pour laquelle elle envoie sa fille sur le trottoirs pour vendre. « C‘est la pauvreté qui nous pousse à faire cela. Sinon entre nous, aucun parent ne risquerait la vie de ses enfants. Vous savez comme moi qu’en Guinée, il n’y a pas assez d’établissements scolaires publics. Et parmi ceux qui existent, tous les enfants ne peuvent pas y être à cause des effectifs pléthoriques des salles de classe.
Etant une mère de famille, je ne souhaite que le meilleur pour mes enfants. C‘est pourquoi, je fais tout avec mon petit commerce et l’apport que je reçois de ma fille aînée qui a 12ans, m’aide à joindre les deux bouts et donner une meilleure éducation à mes enfants en les envoyant dans une école privée« , a-t-elle expliqué l’air désolée.
Par ailleurs, les petites filles en question vendent pour différentes raisons. Pour les unes, elles vendent pour aider leurs mères à subvenir à leurs besoins. Et pour d’autres, c’est pour le plaisir ou par obligation.
Âgée de 9ans, Dolly Camara dit vendre par plaisir et pour aider sa mère : “pendant ces vacances, je vends de l’eau minérale. Je le fais volontiers pour aider ma maman à nous nourrir. Comme je suis en vacances, tous les matins, je viens au marché avec ma mère pour vendre de l’eau. Mais, c’est seulement pendant les vacances. Quand j’ai cours, ma mère refuse que je vende même si j’insiste« .
Dans le même marché, Yelikhatou Soumah, âgée de 13 ans vend pour différentes raisons : “J‘ai perdu mon père. Donc étant l’aînée, je vends pour aider ma mère à nous nourrir et économiser pour l’année prochaine afin de pouvoir nous scolariser dans une bonne école privée« .
Contrairement à ces filles qui vendent soit par plaisir ou pour aider leurs parents, Mariama 15 ans, rencontrée à la cimenterie nous confie qu’elle se retrouve sur le trottoir à vendre par contrainte
« J‘ai fait le brevet cette année. Mais je vous apprends que même quand je passais mon examen, mes parents adoptifs m’obligeaient à vendre. Après les épreuves à 13 heures, je reviens à la maison. Je mange puis une heure après, je sors sur le trottoir pour vendre. J‘avais à peine le temps pour réviser mes leçons« , a-t-elle déploré.
Comme on le constate à travers ces témoignages, le travail des enfants continue son bonhomme de chemin au grand dam des ong et des organisations nationales et internationales qui dénoncent régulièrement ces comportements.
Magnanfing Doré, stagiaire à Guineenews