Lors du procès de l’ancien préfet de Coyah, Aziz Diop et cie ce mardi 22 mars devant le Tribunal de Première Instance (TPI) de Coyah, les débats ont essentiellement porté sur l’audition de la partie civile. Au sortir de l’audience, les avocats de deux parties se disent satisfaits de l’évolution du dossier.
Me Ousmane Simakan, l’un des avocats de la défense a déclaré : « sur les 47 personnes dites victimes, nous avons auditionné trois. Nous sommes satisfaits et confiants de l’évolution de la procédure. Nous avons l’espoir que le droit sera dit puisque même dans les déclarations de la partie civile, ils reconnaissent que nos clients ont agi sous commandement de l’autorité légitime.
Ils disent qu’ils ont saisi eux-mêmes le ministère de tutelle à cet effet. Si l’État n’était pas responsable, on ne se serait pas adressé au ministre. On se serait adressé directement aux commis de l’État.
Ils ont remarqué qu’après les opérations, aucun commis de l’État n’a été inquiété par son autorité. Cela veut dire tout simplement que l’ordre est venu de leur autorité sinon, la sanction devrait venir d’eux.
Le fait d’écouter toutes les victimes n’est pas une perte de temps. Elles sont supposées être victimes individuellement. Chacun a son problème et il s’agit des endroits différents même s’ils ont les mêmes prétentions à savoir la destruction d’édifices privés et menace.
L’Etat est dans sa mission régalienne d’intérêt public. Même si vous avez un document dûment signé par l’Etat, s’il a besoin de votre propriété, il prend. Généralement, la terre appartient à l’État », a-t-il expliqué.
De son côté, Me Salifou Béavogui, avocat de la partie civile, dira que : « les débats ont bien commencé. Nos clients au nombre de trois ont été suffisamment entendus par le président du tribunal. Toutes les parties ont respectivement posé des questions.
Nos clients ont expliqué dans les moindres détails le calvaire qu’ils ont traversé dans cette tragédie. En réalité, ils occupent leurs propriétés depuis plusieurs décennies.
Subitement, un beau jour, on vient marquer sur les bâtiments de quitter dans les 72 heures qui suivent. Ce délai n’arrive pas, les machines entrent en action, on démolit tout et tout sans se préoccuper des titres de propriété.
Il faut reconnaître que nos clients ont souffert, ils ont été complètement mis en déroute par des agissements qui n’étaient conformes à aucune disposition de la loi.
Aujourd’hui, les responsables de ces agissements sont devant la barre et ils s’expliqueront. Nous voulons que notre pays soit un État de droit dans lequel la force reste à la loi.
Quand l’État a besoin d’un domaine qui appartient à autrui, il négocie avec ce propriétaire à l’amiable, a défaut ce sont les juridictions qui tranchent moyennant une juste et préalable indemnisation avant que la personne concernée ne libère les lieux.
La plupart de nos clients, au-delà d’être coutumiers, ont des papiers d’attestation. D’autres ont des titres fonciers ainsi que des permis de construire« .
L’affaire est renvoyée au 5 avril pour la suite des débats