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Kankan : A la rencontre de Moustapha Diané, un éleveur de volailles locales

L’élevage des volailles en Guinée est un secteur en plein essor économique. Ils sont de plus en plus nombreux de nos jours, ces jeunes entrepreneurs guinéens qui s’y investissent énormément. Alors que la quasi-totalité des éleveurs préfèrent les poulets importés de l’extérieur, Moustapha Diané jeune de 36 ans, informaticien de profession et éleveur par passion, a opté pour sa part pour la promotion de la volaille locale.

De 6 au départ en 2021, il se retrouve  aujourd’hui à près de 1000 têtes dans son poulailler. Rencontré ce mercredi 19 janvier 2022, à l’intérieur de sa ferme qui se trouve perchée sur une colline dans le district de Fadou situé à près de 3 KM du centre ville de Kankan, il nous explique d’où lui est venu cette idée audacieuse de construire une ferme avec des volailles mais de type local :

« D’abord c’est une question d’idée. Les autres pensent que pour avoir une bonne qualité de produit, il faut importer. Pour moi, la bonne se trouve ici. Nous ne devons pas laisser ce que nous avons chez nous pour tout importer. Tant que nous sommes en train d’importer, on ne peut pas se développer. Donc il faut mettre en valeur aussi ce que nous avons chez nous. C’est cette idée qui m’a amené à me lancer dans l’élevage des poules locales », nous a-t-il confié.

Ensuite à la question de savoir si ses poules locales se reproduisent aussi rapidement que celles qui sont importées, il nous assure que :

« Oui ces poules-là se reproduisent aussi rapidement que celles qui sont importées. Mais il faut pouvoir les suivre comme il faut. Parce qu’une poule locale peut prendre jusqu’à 2  semaines pour pondre. Après ces deux semaines, il y a aussi 21 jours de couvaison. Après l’éclosion des œufs, il faut encore 8 semaines pour l’entretien des poussins », nous a-t-il affirmé.

En termes de débouché, malgré que tous les marchés soient envahis par les produits de volailles importés, ce jeune entrepreneur préfère rester optimiste et confiant :

« En plus de la bonne qualité de viande, que ces poules locales procurent au marché, vous savez, quoi qu’il en soit, nous sommes en Afrique, il y a beaucoup de nos parents qui partent chez les marabouts et aucun marabout ni imam ne vous dira d’acheter les poulets importés pour faire vos sacrifices. C’est d’ailleurs quelques-unes des principales raisons qui font que le prix ne fait qu’augmenter, parce qu’il y a moins de producteurs de poulet local, alors que le besoin est là. Donc la demande est nettement supérieure par rapport à l’offre. Pour le moment nous ne commercialisons pas les œufs. Cependant nous envisageons très sérieusement. Car, peut être que vous n’avez pas encore constaté mais les œufs des poules importés vendu sur le marché, ils ne sont pas si riches en vitamine puisqu’ils ne sont pas fécondés. Ils sont issus directement de la poule sans croisement avec un coq. Donc, il y manque forcément quelques substances naturelles. Alors que les œufs des poules locales issus d’un croisement entre un mâle et une femelle, ça donne beaucoup plus de nutriment et plus de valeur nutritive à l’œuf », nous a-t-il précisé.

Outre les poules, Moustapha Diané, élève aussi à l’intérieur de sa ferme, des moutons, des chèvres, des canards et des perdrix de type local. Pour terminer il lance une cette invite à tous les éleveurs :

« Je demande à tout le monde, et précisément aux jeunes entrepreneurs, de faire face aux produits de chez nous. Cela ne veut pas dire qu’on va rejeter ce qui vient d’ailleurs car c’est aussi important, mais il faut vraiment valoriser les produits de chez nous car on ne peut pas se développer si nous ne mettons pas en valeur les produits de chez nous. Il faut que nous produisions ce que nous consommons, cela peut non seulement nous aider à alimenter nos marchés locaux mais également à accroître notre commerce international», a-t-il conclu.

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