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Artisanat : les chaises en fil tendu, une tendance mobilière qui a encore de beaux jours devant elle en Guinée

Babara Soumah est un artisan. Il fabrique, depuis des années, des chaises en fil tendu. Il vit actuellement à Kissosso, dans la haute banlieue de Conakry. Aujourd’hui, âgé de plus de 60 ans, le vieux Babara continue la fabrication de ces chaises en fil tendu, chez lui, dans un endroit exigu. Mais ses chaises sont connues pour leur garantie, leur ténacité et leur beauté esthétique. C’est aussi des chaises relaxant très souvent utilisées part les vieilles personnes pour se reposer surtout dans les villages.

De nos jours, cette fabrication des chaises locales  tend à disparaître dans le quotidien des Guinéens.

Malgré ce manque d’intérêts de la part de la nouvelle génération, Babara Soumah est resté fidèle à son travail qu’il fait avec une grande habilité artistique.

L’homme artisan a appris ce métier dans les années 70 auprès de son défunt maître à Coronthie. Sous sa véranda qui lui sert de local, et dans des conditions difficiles, Babara perpétue ce savoir-faire guinéen.

« La fabrication des chaises en fil tendu (à l’aide du fer et en fil de caoutchouc) est un travail mesquin qui demande de la patience. D’abord, il faut acheter les barres de fer,  les faire souder afin  qu’elles adoptent la forme qu’on veut obtenir, puis peindre le premier résultat pour éviter la rouille à la longue. Et la deuxième étape, il faut mettre le fil sur le fer selon le design qu’on veut produire”, explique le vieux Babara.

A cause de la cherté des matériaux qui entrent dans la fabrication des chaises en fil tendu, son prix varie de  soixante mille à cent quatre-vingt mille francs guinéens, selon la taille.

Aujourd’hui, ceux qui pratiquent ce métier se font de plus en plus rares.  Cela est dû à la préférence des chaises industrielles, affirme-t-il. « De nos jours les gens préfèrent acheter les industrielles surtout celles en plastique. C’est pourquoi beaucoup de personnes ne veulent plus se lancer dans ce métier. Même ceux qui savent le faire abandonnent parce qu’il n’y a pas de marché. Seules quelques rares personnes qui connaissent la valeur de l’objet viennent vers nous », dit Babara Soumah.

A cause de cet abandon culturel, cette activité nourrit à peine son homme. « J‘arrive à peine à subvenir à mes besoins. Si je trouve deux clients par exemple cette semaine, il faut attendre encore la fin de la semaine prochaine pour trouver un autre.  D’ici là, on a déjà fini d’utiliser le peu d’argent qu’on gagne« , déplore l’artisan.

Pour empêcher la disparition complète de ce savoir-faire guinéen,  cet artisan lance un appel aux autorités et aux responsables culturels afin que ce secteur bénéficie d’une prise en charge.

Mamadama Sylla, stagaire

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