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3ème mandat en Guinée et Côte d’Ivoire: l’ex-patron de l’Inidh cloue au pilori Alpha et Ouattara 

Suite au récent développement de la situation politique en Guinée ainsi qu’en Côte d’Ivoire par rapport à la désignation du président Alpha Condé comme futur candidat du RPG et la volte-face du président Alassane Ouattara qui a décidé enfin d’être le candidat de son parti, le RHDP pour la présidentielle du 31 octobre prochain, votre quotidien Guineenews© a joint au téléphone l’ancien président de l’Institution Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (INIDH), Mamadi Kaba.

Dans cet entretien, l’ancien président de l’antenne Guinée de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADHO) livre ses sentiments sur cette marche vers un troisième mandat pour chacun des deux hommes d’Etat à la tête de leurs pays respectifs.

Sur le discours ‘’ambigu’’ du président Alpha Condé après sa désignation par le RPG Arc-en-ciel comme candidat à l’élection présidentielle prévue pour le 18 octobre, l’activiste des droits de l’Homme dira ceci : « je pense que la candidature d’Alpha Condé est désormais acquise et il n’y a plus l’ombre d’aucun doute là-dessus. Le président Alpha Condé est un politicien très subtile, insaisissable et imprévisible. Mais pour cette candidature, je crois qu’il n’y a pas de risque que je me trompe. Alpha Condé a déjà donné sa réponse (…). Tous les efforts qui ont été fournis durant ces derniers mois pour qu’on arrive jusqu’ici, ces efforts sont trop importants pour qu’on s’attende à une réponse qui ne soit pas l’affirmative. Les efforts et les dégâts ont été trop importants, les souffrances ont été très élevées. Donc, je ne vois pas comment tous ces efforts pourraient aboutir à une renonciation du président Alpha Condé à un troisième mandat. Moi, je suis convaincu qu’il a accepté d’être candidat et il faut considérer que président Alpha Condé est candidat pour l’élection présidentielle prochaine. S’il y a des conséquences à tirer, c’est maintenant qu’il faut le faire. C’est vraiment une déception totale pour moi. Parce que je pensais que pour une fois dans l’histoire démocratique de la Guinée, un président démocratiquement élu, céderait le pouvoir à un président démocratiquement élu et que la Guinée connaisse la première alternance démocratique de son histoire. Mais à cette allure, le maintien du président Alpha Condé au pouvoir jusqu’à sa mort deviendra la règle et si on a la chance, plus tard l’alternance pourrait être une exception. Pourtant, nous souhaitions que le Pr. Alpha Condé fasse en sorte que l’alternance devienne désormais la règle et que l’autre version des faits soit une exception.

 Maintenant, le destin va s’assombrir sur la démocratie guinéenne, les Guinéens auront le choix entre se mobiliser pour forcer la main à l’alternance ou alors se résigner et laisser le pays abandonné, laisser tous les acquis démocratiques s’effondrer pour faire place à un système taillé sur mesure de la Chine ou de l’Union Soviétique. Pour moi, c’est une déception, je ne sais pas maintenant ce qui va se passer après. Mais sincèrement, je continue de souhaiter que l’alternance démocratique soit une réalité en Guinée et que désormais, aucun chef de l’Etat ne soit à mesure de se maintenir au pouvoir au-delà de deux mandats. »

S’exprimant sur la politique ivoirienne avec la candidature d’Alassane Ouattara pour un nouveau mandat pour la troisième fois, Mamadi Kaba dira qu’il n’est pas étonné : « je ne suis pas surpris de la décision de Alassane Ouattara d’être candidat. Depuis très longtemps, je n’ai jamais cru à la volonté du président Ouattara de quitter le pouvoir. J’ai vu des astuces politiciennes et qui allaient nécessairement aboutir à la situation que nous connaissons actuellement. Je ne crois pas du tout que le plan du président Alassane Dramane Ouattara de se maintenir au pouvoir ait changé d’un iota (…).

Pour conclure, Mamadi Kaba s’est également prononcé sur l’avenir politique de la région Afrique de l’Ouest. « Je pense que l’Afrique de l’Ouest risque de basculer dans des régimes sans alternance comme il a été le cas au début des années de l’indépendance. C’est vraiment dommage ! Il faut que les peuples se mobilisent pour obtenir la vraie démocratie, celle fondée sur l’alternance pacifique et aussi le respect des institutions de la République, le respect de la volonté populaire, le respect des valeurs communes qui justifient notre vivre ensemble », a-t-il interpellé, l’air dépité.

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