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36 ans après la mort de Sékou Touré, Kankan se rappelle de l’homme

26 mars 1984-26 mars 2020. Voilà 36 ans, que s’était le premier président guinéen, feu Ahmed Sékou Touré. Sa disparition tragique est survenue à Cleveland, aux Etats-Unis. Pour cet anniversaire, aucune cérémonie officielle n’a été organisée pour commémorer cette date historique. La propagation du Coronavirus en serait la cause. Mais la journée a été mise à profit, pour sonder la mémoire de quelques témoins de l’histoire à Kankan autour de la personnalité de l’homme ainsi que de ses œuvres.

D’un point de vue général, les citoyens qu’on rencontre dans la circonscription de Kankan en cette journée de commémoration, de la mort de « Mandjou Touré » comme, on l’appelle affectueusement, partagent tous le même avis.

Fabou Koulibaly est professeur d’histoire à l’Université Julius Nyerere de Kankan. Il exprime sa fierté : « pour cette célébration de la commémoration de la mort de Ahamed Sékou Touré, moi j’ai vraiment un sentiment de fierté nationale. Un sentiment de grande satisfaction. Tout simplement parce que je suis historien, je sais ce que lui et ses compagnons de lutte ont fait pour la Guinée. Ce qu’ils ont fait pour que nous accédions à notre souveraineté ».

De son côté, Keita Ibrahima, jeune taxi-maître rencontré au centre-ville de Kankan, livre ses sentiments : « Sékou Touré a été un héros national pour nous, Guinéens. Sékou Touré était une personne qui n’avait peur de rien. C’est avec joie que je commémorerai avec ma petite famille sa mémoire autour d’un modeste plat de « Lafidi ».

« Nous préférons la liberté dans la pauvreté, à l’opulence dans l’esclavage », voici l’affirmation  qui incarne la personnalité de cet homme dans le Nabaya. Ahmed Sékou Touré, est avant tout, vu par de nombreux citoyens de la ville à l’image de Dr Lonceny chérif, comme le père de la nation guinéenne. « Ahmed Sékou Touré, c’est le père de l’indépendance de la Guinée. C’est l’homme du « Non » au Général De Gaulle. C’était un panafricaniste et il a beaucoup lutté pour la libération du continent africain», a-t-il dit.

Ibrahima Kanté, un de ces rares citoyens du coin ayant vécu pleinement le temps du règne d’Ahmed Sékou Touré, cet homme, nous a dit se souvenir, d’un combattant de la lutte anti-impérialiste qui a su poser les jalons du développement en Guinée.

« Avec  Ahamed Sékou Touré, la Guinée a donné l’exemple de souveraineté. Ça n’a pas été facile, mais le camarade Ahmed Sékou Touré, a tenu tête à la France. En 58, nous avons été le 9ème Etat de l’Afrique a accédé à son indépendance. Ensuite, il a établi de véritables bases de développement surtout avec les unités industrielles qui existaient un peu partout dans le pays », se rappelle-t-il.

Enfin, à en croire, les témoignages de cet interlocuteur, c’est justement la mort du camarade Ahamed Sékou Touré, survenue le 26 mars 1984, suivi de l’arrivée des militaires au pouvoir, qui aurait tué l’élan du développement de la Guinée.

« A l’arrivée des militaires au pouvoir, on est rentré dans une autre phase de notre histoire, le libéralisme économique instauré, la démocratie multipartite adoptée etc., voici maintenant que nous vivons les conséquences qui en découlent, notamment cette grande division politique qui suscite des violences interethniques, alors qu’au temps de Sékou le tissu social était renforcé. L’organisation et le niveau de développement étaient impeccables », explique-t-il avec regret.

Ahmed Sékou Touré est né en 1922 à Faranah, au centre de la Guinée. Il est l’un des dirigeants les plus sanguinaires que la Guinée ait connu.  On l’accuse durant son règne  d’avoir tué des milliers de Guinéens au Camp Boiro notamment avec de nombreuses arrestations, des incarcérations, des exécutions et des pendaisons  publiques.

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