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Drame au nord du Maroc : des migrants guinéens parmi les douze morts du froid et de la faim

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L’information a été rendue publique ce lundi 15 décembre 2025 par le site d’information InfoMigrants. Douze migrants ont été retrouvés morts dans le nord-est du Maroc, parmi lesquels figurent plusieurs ressortissants guinéens, dont une femme et un jeune homme âgé de 20 ans.

Selon des associations locales, ces Guinéens faisaient partie d’un groupe de migrants originaires d’Afrique subsaharienne, victimes du froid intense et de la faim. Insuffisamment équipés pour affronter des températures hivernales pouvant atteindre –5 °C, ils auraient succombé après plusieurs jours d’errance dans une zone isolée et particulièrement hostile.

Au total, douze corps de migrants, originaires de Guinée, du Cameroun et du Nigeria, ont été découverts entre le 6 et le 12 décembre dans la province de Jerada, près de la ville d’Oujda. L’Association marocaine d’aide aux migrants en situation vulnérable (AMSV), basée à Oujda, indique avoir été alertée dès le 6 décembre de la présence de victimes dans la région.

« Le délégué provincial du ministère de la Santé à Jerada nous a confirmé la présence de six corps », a déclaré à l’AFP Hassan Ammari, président de l’AMSV. Lors d’une seconde visite effectuée le 12 décembre, six autres dépouilles ont été découvertes, portant le bilan à douze morts. Ce chiffre a été confirmé par l’Association marocaine des droits humains (AMDH) auprès d’InfoMigrants.

Les corps ont été retrouvés en différents points, de Touissit à Ras Asfour, dans une zone montagneuse difficile d’accès. D’après des sources hospitalières, les décès seraient principalement dus au froid, mais également à la faim. Selon l’AMDH, certaines victimes auraient récemment franchi la frontière algérienne pour entrer au Maroc, tandis que d’autres tentaient le trajet inverse. Le manque de vêtements adaptés, l’isolement et la forte militarisation de la frontière rendent ces traversées extrêmement périlleuses, notamment la nuit.

Parmi les victimes identifiées figurent, outre des Guinéens, une ressortissante nigériane née en 1996 et un Camerounais né en 1999. Six corps ont été inhumés au cimetière de Jerada, selon des informations publiées par l’AMDH sur le réseau social X.

Ces drames ne sont pas isolés dans cette région. En décembre 2022, sept migrants subsahariens avaient déjà été retrouvés morts à Ras Asfour. Quelques jours plus tard, le corps d’un jeune homme âgé de 20 à 25 ans avait également été découvert au même endroit, selon l’agence de presse espagnole EFE.

Les associations de défense des droits humains pointent par ailleurs la dangerosité d’un fossé situé du côté algérien, long de plusieurs mètres et profond d’environ quatre mètres, jouxtant un haut grillage côté marocain. Ce fossé, qui se remplit d’eau en période de pluie, est surnommé par les militants le « fossé de la mort ».

« Les migrants se déplacent la nuit, dans l’obscurité totale, pour éviter d’être repérés par les militaires. Ils ne peuvent même pas allumer la lampe de leur téléphone », explique Omar Naji, membre de l’AMDH. Nombre d’entre eux chutent dans ce fossé et s’y noient, piégés par la boue qui empêche toute remontée. Hassan Ammari affirme avoir alerté à plusieurs reprises, depuis 2018, les autorités marocaines et algériennes sur la dangerosité de ces installations, appelant au respect fondamental du « droit à la vie ».

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