A la suite du commandant de la garde rapprochée de Cellou Dalein DIALLO, c’est Mamadou BALDÉ, un marchand de 43 ans, qui a comparu à la barre du tribunal criminel de Dixinn. L’homme dit être une des victimes des évènements du 28 septembre 2009. « Ce jour, vers 8 heures ou 8 h 30 minutes, on s’est regroupé au rond-point d’Hambdallaye. Ensuite, on s’est dirigé vers le stade. Arrivés à l’esplanade, nous avons trouvé que tous les leaders étaient entrés à part Jean Marie DORÉ… Nous sommes rentrés, nous sommes allés directement sur la pelouse…», a-t-il entamé sa narration des faits.
Poursuivant sa narration, Mamadou BALDÉ a indiqué que sur la pelouse, des gens dansaient avant le début des discours des leaders politiques. Comme lui il était en jeûn, il a effectué des prières (avec d’autres personnes) sur la pelouse. « Juste après, on a lancé du gaz lacrymogène depuis le siège de la Commune de Dixinn. Un instant après, les militaires sont entrés et ont commencé à tirer. J’étais avec beaucoup de personnes qui sont tombés… », a-t-il poursuivi.
Dans la débandade, Mamadou BALDÉ cherchait à sortir du stade. Finalement, il a compris qu’il fallait escalader le grillage pour tomber de l’autre côté. Après plusieurs tentatives infructueuses – puisque des gens venaient secouer le grillage, les empêchant ainsi d’arriver au sommet –, il est parvenu à surmonter ce premier obstacle, mais avec des habits déchirés et des blessures. Cherchant toujours à sortir du stade, il s’est retrouvé sur le toit du siège de la commune de Dixinn (ce n’était pas l’immeuble à l’époque). « De là, les gens tombaient pour s’éloigner du stade. Mais, j’ai vu qu’il y avait des gens habillés en maillot du club de Chelsea et qui étaient armés de couteaux et de bois. Ils avaient les têtes rasées. A chaque fois que quelqu’un tombait, il le poignardait ou le bastonnait. J’ai alors décidé de rebrousser chemin. En retournant vers le stade, je suis tombé et me suis fracturé la main. Ma main complètement fracturée, je suis venu là où on soigne les footballeurs. J’y ai vu beaucoup de personnes couchées là-bas ; des blessés et des morts. Moi aussi je me suis couché à cet endroit », a-t-il dit. BALDÉ dit qu’il était tellement ensanglanté qu’on ne pouvait pas savoir s’il était mort ou vivant. « Couché, j’ai entendu quelqu’un dire : ‘’ envoyez les camions, il y a beaucoup de corps ici.’’ Mais je ne savais pas avec qui il parlait », a rapporté la victime. Il y resté jusqu’à 14 heures avant de prendre le chemin de son domicile…
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Mamadou BALDÉ ne reconnaît pas les militaires qui ont tiré, ni ceux qui l’ont bastonné. Ce qu’il retient, c’est qu’il a été bastonné et que par le fait des agresseurs, il a été blessé… La suite de son audition est prévue le 15 mai prochain.