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26 ans après l’assassinat du célèbre Boubacar Kanté, Gaoussou Diaby parle de l’homme

Il y a 26 ans jour pour jour, le célèbre journaliste sportif et culturel, Boubacar Kanté rendait l’âme en Côte d’Ivoire (son pays d’exil) alors qu’il s’apprêtait à rentrer en Guinée pour occuper le poste de directeur du Bureau de presse de la Présidence. Plusieurs enquêtes menées à l’époque soutenaient qu’il avait été assassiné à son domicile en Côte d’Ivoire par des inconnus qui n’ont jamais été retrouvés. Collaborateur du défunt, le doyen Gaoussou Diaby témoigne sur sa vie. Selon lui, c’est grâce à Boubacar Kanté que le journalisme sportif a vu jour en Guinée. Entretien !
 
Guineenews.org : Aujourd’hui, cela fait 26 ans jour pour jour que le journaliste sportif et culturel Boubacar Kanté est décédé. Dites-nous ce que la nouvelle génération doit connaître de ce grand journaliste ?
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Gaoussou Diaby : Sachez tout simplement que Boubacar Kanté a été un très grand journaliste sportif en plus d’autres fonctions qu’il a occupées en République de Guinée avant de s’exiler pour la Côte d’Ivoire. Kanté Boubacar, je dirais, fait partie de la toute première génération qui a suivi ce domaine dans notre pays. Il est diplômé du Cours normal de Kindia. Après cela, il est allé faire ses études en Allemagne. Il était parti en réalité pour faire l’interprétariat mais ayant de grandes aptitudes sportives et une grande facilité de communiquer, l’ambassadeur de Guinée en Allemagne fédérale de l’époque, Naby Youla, l’a repéré et cela a accéléré sa formation. Il l’a utilisé à l’ambassade dans le cadre de l’interprétariat Anglais, Français et Allemand. Tout est parti de là pour lui. Ensuite, il est rentré en Guinée quand il a été nommé directeur général de SYLIPHONE (Maison d’édition d’impression et de distribution du disque guinéen). À l’époque, la culture guinnéenne était très florissante.

Pour les Guinéens, que représentait Aboubacar Kanté ? 

Boubacar Kanté aura sans doute été l’un des précurseurs de la mise en place de l’Union des Journalistes Sportifs Africains. C’était en 1970, lors de la première participation du Syli National de Guinée à une Coupe d’Afrique des Nations. Il était à l’époque avec des grands journalistes presque tous décédés aujourd’hui. Alors ce que la nouvelle génération doit savoir du grand Kanté Boubacar, c’est que c’était un journaliste sportif aux talents exceptionnels, surdoué dans la qualité du jugement et de l’appréciation du son musical. C’est ce qui le fera progresser d’ailleurs au stade de Directeur général de SYLIPHONE. Parce que la musique l’intéressait en plus du sport. C’était un homme touche à tout. Il rentrait facilement chez le Président Sékou Touré. Mais naturellement, certaines situations lui créeront une forte inimitié dans le pays. Vous savez, dans un pays où le système était basé sur beaucoup de renseignements sur la qualité de vie de chacun, il s’était fait directement ou indirectement pour ne pas dire des ennemis, des adversaires qui ne l’aimaient pas. Compte tenu des facilités qu’il avait, cela pouvait être  par simple jalousie. Cela le fera fuir. Il prendra l’exil sur la Côte d’Ivoire après avoir participé difficilement à un festival africains des arts et de la culture qui se tenait à Tunis. Il a eu toutes les difficultés au monde à sortir de la Guinée par la voie officielle. Et il sortira cependant de manière in extremiste, ayant senti le danger qui tournait autour de lui. Il va dans la capitale tunisienne pour enfin  s’exiler en Côte d’Ivoire.

Vous personnellement, avez-vous eu un lien direct avec le défunt (qu’il soit professionnel ou non ) ?
Nos liens étaient des liens de bonne collaboration. Parce ce que Boubacar Kanté, je dirais est né au milieu des années1940. Donc c’était mon grand frère de loin. Mais il avait de l’appréciation pour la jeunesse. Il avait la possibilité de communiquer des documents venant de certains milieux sportifs mondiaux qui n’entraient pas directement en Guinée à l’époque. En fait, ces documents n’entraient pas parce que le pays était jugé être un pays révolutionnaire. Mais grâce à lui, certains documents arrivaient et il les mettait à la disposition des jeunes. En ce qui me concerne et concernant d’autres journalistes de ma génération, il aura été non seulement un protecteur, mais ausi  un formateur et un encadreur qui se souciait beaucoup de l’avenir et aussi de la progression des jeunes. Sur le plan social et sur le plan humain, l’homme avait des qualités rares. Je crois que cela mérite d’être souligné.
 Vous a-t-il inspiré en tant que journaliste ?
Évidemment ! Il nous a tous inspiré. Non seulement moi, mais aussi ceux qui sont venus après moi. Je crois qu’il mérite d’être reconnu ce monsieur. Je dirais que la révolution dans le journalisme sportif guinéen aura commencée certainement par lui. En Afrique et ailleurs dans le monde, la sensation qu’il créait autour de lui dans le milieu sportif lui faisait apprécier par la jeunesse de l’époque. C’était un homme à la disposition de tout le monde. Naturellement,  durant son temps d’exil, il va négocier son retour par le canal du président Félix Houphoët Boigny. Celui-ci  demandera au président Ahmed Sékou de recevoir Kanté Boubacar qu’il avait le mal du pays, qu’il songeait à sa mère. Le Présidente Sékou Touré a été très sensible à cette demande. Il  fera en sorte que Kanté Boubacar rentre et qu’il reparte en Côte d’Ivoire de temps en temps. Mais, à son retour, il a malheureusement  trouvé que sa chère maman était décédée.
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