«Je n’ai ni commandité ni planifié, ni exécuté ce que certains peuvent qualifier de coup d’Etat. J’ai assumé une situation après les sages conseils des médiateurs, après leur aveux d’échec et face à l’incapacité de la hiérarchie militaire à gérer la crise.»
Ces propos sont les premiers du général Gilbert Diendéré, l’ancien chef d’état major particulier du président Blaise Compaoré devant la justice militaire de Ouagadougou dans le cadre du procès du Putsch manqué du 15 septembre 2015.
Pour Me. Prosper Farama, avocat des parties civiles, le général Diendéré a été décevant : «ce qui nous déçoit, c’est quand nous entendons le général parler des événements qui nous amènent à ce procès : ‘’ce que d’aucuns appellent un coup d’Etat’’. Nous constatons aujourd’hui qu’il a changé de sémantique! Ce qui voudrait dire qu’il ne le qualifie pas, lui, de coup d’Etat et nous sommes curieux dans la suite de sa narration de savoir comment il qualifiera ses actes.»
De l’autre côté, l’avocat principal de Gilbert Diendéré, Me. Mathieu Somé, s’interroge sur la qualification des événements du 15 septembre 2015 : « un coup d’Etat contre quel régime ? C’était contre quel régime ? Je pense que le moment venu, on va en discuter. Cela fait partie des éléments que nous avons en notre disposition. On va apprécier. C’est une question d’appréciation. Ce sont des éléments de droit. Les conventions internationales existent et définissent clairement ce que c’est qu’un coup d’Etat. »
Durant toute cette première journée de sa comparution, le général Diendéré est largement revenu sur la responsabilité du général Zida, Premier ministre au moment des faits. Surtout la volonté de ce dernier de dissoudre le RSP (Régiment de Sécurité Présidentielle). Une démarche qu’il ne voyait pas, lui, d’un bon œil et à laquelle il était opposé. Parce que ce régiment, dit-il, était la seule unité qualifiée pour lutter contre les attaques terroristes.
Avec la comparution de l’ancien patron du RSP le général Gilbert Diendéré, on s’achemine sans doute vers la fin de cette longue audition des 84 auteurs présumés du coup d’Etat de Septembre 2015 devant le tribunal militaire de Ouagadougou.
Bangaly Toure depuis Ouagadougou au Burkina Faso pour Guinéenews