
La finale du tournoi préfectoral de football, opposant l’équipe de Koumbia à celle de Kountama (secteur relevant de la commune urbaine de Gaoual), s’est tenue ce samedi 20 décembre au stade préfectoral de Sinthiourou. Un incident survenu en seconde période a entraîné plusieurs blessés.
Ansoumane Condé, entraîneur de l’équipe de Kountama, explique les circonstances de l’événement : « Lors de la finale de notre tournoi ce samedi au stade de Sinthiourou, nous avons été victimes d’une injustice. À la seconde période, avant le coup d’envoi, « Pirlo » a demandé à l’arbitre central d’attendre. Il est ensuite allé voir notre gardien pour exiger qu’il retire le talisman qu’il portait au cou, alors qu’il savait que le joueur le porte en permanence : c’est un traitement médical qu’il suit depuis son enfance. Face à son insistance, j’ai demandé à mes joueurs de quitter le terrain pour rentrer. Entre-temps, les forces de défense et de sécurité m’ont fait sortir du terrain et ont tenté de m’embarquer dans leur véhicule. Comme j’ai résisté, j’ai failli être tué. Notre conseiller sportif a également été atteint par un projectile durant le mouvement. Au total, il y a eu quatre blessés, dont un de Gaoual. Je précise que ni les joueurs de Koumbia, ni leurs supporters ne nous ont agressés. »
Fatoumata Doumbouya, victime des tensions qui ont suivi, témoigne : « Ce dimanche 21 décembre, je me rendais comme d’habitude au marché hebdomadaire de Koumbia. À l’entrée du pont, nous sommes tombés sur un barrage érigé par des jeunes. J’ai immédiatement demandé au motard de faire demi-tour, mais les jeunes nous ont poursuivis. Nous avons trouvé refuge au marché à bétail, où les marchands nous ont protégés en interdisant l’accès aux manifestants. J’ai aussitôt appelé à Gaoual pour prévenir les autres de ne pas venir. Sur le chemin du retour, ils m’ont pourchassée et ont tiré sur mon t-shirt. Un jeune est venu me secourir, mais il a été blessé à la tête et j’ai reçu un projectile à l’épaule. Nous avons dû fuir dans la brousse avec mon conducteur. À Diana, nous avons croisé un autre barrage avant de retourner en brousse. Ce n’est qu’à 17 h que j’ai pu regagner Gaoual, avec beaucoup de difficultés. »
Mamadou Boye Diallo, Secrétaire général du syndicat préfectoral des transporteurs et de la mécanique générale, apporte son témoignage : « Dès que l’incident a éclaté, j’ai dépêché une mission d’urgence composée de moi-même, de Pirlo et du directeur préfectoral de la jeunesse. Nous nous sommes rendus à Koumbia avec les joueurs de la localité qui avaient passé la nuit du samedi à Gaoual. À notre arrivée, les esprits étaient très échauffés : environ 200 motards s’apprêtaient à descendre sur Gaoual pour récupérer leurs collègues. Heureusement, grâce à la considération qu’ils me portent, nous avons réussi à les apaiser. Nous avons ensuite présenté nos excuses aux autorités locales. Tout le monde a été soulagé de cette médiation. Les jeunes ont fini par lever les barrages pour permettre la tenue du marché. C’est ce dimanche à 20 h 45 que j’ai pu regagner Gaoual. »


