Dernières Nouvelles de la Guinée par les Guinéens
CIAO

Guinée : la HAC promet une croisade contre les intrus du journalisme

2AGBA

En marge d’une session de formation des journalistes en langues nationales sur la vulgarisation du nouveau cadre normatif des élections, organisée ce samedi 20 décembre 2025 par la Direction générale des élections (DGE), le président de la Haute Autorité de la Communication (HAC), Boubacar Yacine Diallo, a tenu un discours sans concession à l’endroit de ce qu’il qualifie « d’intrusions » dans la profession journalistique en Guinée.

S’exprimant devant une trentaine de journalistes issus de médias diffusant en langues nationales, le patron de l’organe de régulation des médias s’est montré particulièrement ferme. Il a dénoncé la présence de plus en plus marquée, dans certaines rédactions et sur les plateaux, de personnes dépourvues de toute formation journalistique, souvent recrutées pour leur notoriété ou leur simple maîtrise des langues locales.

Boubacar Yacine Diallo a notamment mis en garde contre la confusion entretenue entre les auditeurs réguliers des émissions interactives et les journalistes professionnels.

« Dites à vos patrons qu’un auditeur célèbre qui appelle régulièrement dans votre émission ne peut pas vous remplacer. Cela doit cesser. Ceux qui appellent ne sont pas des journalistes. Parfois, ils parlent mieux les langues que vous, mais ils ne sont pas journalistes. C’est la seule qualité qu’ils ont, et elle ne fait pas d’eux des journalistes. Faites donc la différence. Vous êtes au chômage et vous vous demandez pourquoi ? La réponse est là. Et ensuite, certains d’entre eux viennent chercher de l’argent », a-t-il martelé.

Selon le président de la HAC, cette situation contribue non seulement à fragiliser la profession, mais aussi à accentuer les dérives éthiques observées dans certains programmes, notamment ceux diffusés en langues nationales.

Allant plus loin, Boubacar Yacine Diallo a réaffirmé la volonté de son institution d’assainir durablement le paysage médiatique guinéen. Il promet des mesures fermes aussi bien contre ceux qu’il appelle des « journalistes par effraction » que contre les médias qui les emploient.

« Nous avons promis de dégager de la presse tous ceux qui y sont entrés par effraction, et nous allons le faire, qu’ils le veuillent ou non. Il faut que la Guinée ait une presse normale. Pour cela, les patrons de médias doivent être contraints de ne recruter que des journalistes. C’est une obligation. Il y a trop de confusion dans les émissions en langues nationales. Vous prenez quelqu’un qui venait faire des prêches et, du jour au lendemain, il devient chroniqueur de conflits sociaux. Moi, je n’ai pas donné la parole. Je tenais donc à faire cette mise au point », a-t-il insisté.

Par cette sortie musclée, le président de la Haute Autorité de la Communication entend rappeler les règles fondamentales du métier de journaliste et réaffirmer l’importance de la formation, de l’éthique et du respect du cadre légal dans l’exercice de la profession, à l’approche d’échéances électorales jugées sensibles pour le pays.

vous pourriez aussi aimer
commentaires
Loading...