
Les audiences criminelles du tribunal de première instance de Mamou se sont poursuivies ce mardi 16 décembre 2025 avec l’examen de deux affaires pénales majeures, dont un crime conjugal ayant profondément marqué l’opinion publique.
Mamadou Gando Barry, 36 ans, marchand, était poursuivi pour assassinat avec préméditation et guet-apens sur son épouse, Fatoumata Binta Diaby. Les faits se sont produits le 19 septembre 2025 dans la sous-préfecture de Dounet.
À la barre, l’accusé a rejeté la qualification de préméditation. Dans ses déclarations, il a accusé son épouse d’infidélité, affirmant qu’elle entretenait des relations avec des jeunes du village. Selon lui, malgré l’implication des parents pour mettre fin à ce comportement, la situation persistait. Il dit avoir été informé que sa femme serait enceinte et avoir demandé à sa belle-sœur de l’accompagner au centre de santé pour un test.
« Entre-temps, j’ai tiré sur ma femme sans me rendre compte de ce que je faisais. Ce n’est que sur la route de la gendarmerie, pendant que j’étais frappé, que j’ai compris la gravité de mon acte », a-t-il déclaré.
Mariama Diaby, sœur cadette de la victime, a livré un témoignage poignant. Elle explique que le jour du drame, elles étaient de passage à Dounet pour une cérémonie lorsqu’elles ont été appelées par Mamadou Gando Barry à sa boutique.
« Il a demandé à ma sœur si elle était enceinte. Elle a répondu non. Il a proposé de nous donner 200 000 francs guinéens pour aller au centre de santé. J’ai dit que je prendrais l’argent à notre retour. C’est à ce moment que la mère du jeune est intervenue en disant : “Tu es fou ?” J’ai détourné le regard et il a tiré sur le ventre de ma sœur », a-t-elle relaté. Selon elle, l’accusé a ensuite pointé l’arme sur elle et à menacer de leur tuer tous, avant d’être finalement maîtrisé par un jeune du village.
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Dans ses réquisitions, le ministère public a requis la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 30 ans. La défense a plaidé le crime passionnel, évoquant le destin et sollicitant des circonstances atténuantes en raison des enfants du couple.
Le président du tribunal, Mamadou Yaya Sow, a déclaré l’accusé coupable et l’a condamné à 30 ans de prison ferme, avec une période de sûreté de 20 ans, ainsi qu’au paiement de 150 millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts à la partie civile.
Dans une autre affaire, Alseny Barry, 23 ans, maçon, était poursuivi pour tentative d’assassinat, vol et coups et blessures volontaires. Les faits remontent à l’année 2024, lorsqu’il a tenté de soustraire une moto à l’aide d’un couteau, blessant grièvement un conducteur de taxi-moto.
À l’audience, l’accusé a reconnu les faits mais a d’abord tenté de brouiller la vérité, affirmant qu’il revenait du décès de sa mère à Fougoumba. Il a expliqué avoir été agressé par des taximotards à Madina Scierie et avoir utilisé un couteau trouvé à terre pour se défendre.
Cependant, face aux questions du parquet et de la défense, il s’est rétracté et a finalement admis qu’il tentait de voler la moto, ce qui a conduit à l’agression. Il a sollicité la clémence du tribunal.
Le ministère public avait requis 10 ans de réclusion criminelle. La défense, quant à elle, a évoqué l’état d’ébriété de l’accusé et son statut de délinquant primaire, demandant des circonstances atténuantes.
Dans sa décision, le tribunal a déclaré Alseny Barry non coupable de tentative d’assassinat et de vol, mais coupable de coups et blessures volontaires. Il a été condamné à 2 ans de prison, dont 11 mois ferme et 13 mois assortis de sursis.


